Evacuation de 8000 habitants du quartier de la gare à Noisy-le-Sec pour le déminage de bombes de la seconde guerre mondiale

Publié le 4 Septembre 2015

Evacuation de 8000 habitants du quartier de la gare à Noisy-le-Sec pour le déminage de bombes de la seconde guerre mondiale

Le quartier de la gare de Noisy-le-Sec aura des allures de ville morte dimanche. Entre 7 500 et 8 000 habitants seront en effet évacués de leurs logements dès les premières lueurs du jour en raison du déminage de trois bombes présumées. Ces engins, datant de la Seconde Guerre mondiale, ont été découverts sur le site du futur atelier de maintenance de la tangentielle nord, juste derrière la gare de Noisy-le-Sec.

C’est donc une opération d’envergure que l’Etat va mener ce dimanche, entre 9 heures et 16 heures : 300 policiers mobilisés, des milliers d’habitants évacués, le trafic TGV et transilien totalement interrompu depuis la gare de l’Est, la N 3 coupée dans les deux sens… « Nous ne voulons prendre aucun risque », assure le préfet Philippe Galli pour justifier ce périmètre d’exclusion de 700 m.

L’origine de l’opération remonte au 17 février dernier lorsque des ouvriers mettent au jour, par hasard, une bombe contenant 280 kg d’explosif. Puis une deuxième à proximité. « Il ne s’agissait plus d’une découverte fortuite, il fallait qu’on sache s’il y en avait d’autres » poursuit Philippe Galli. Dès lors la SNCF bloque l’avancée de son chantier et lance un diagnostic de son terrain. « Près de 90 000 m3 de terre ont été enlevés pour retirer tous les bruits parasites et trois échos métalliques ont été identifiés, détaille Lydia Cault, responsable du chantier du futur atelier de maintenance. Il y a donc une forte probabilité que ce soit des bombes même si nous n’en avons pas la certitude. » Le 19 avril 1944, pas moins de trois mille bombes furent larguées en trente minutes sur la ville par l’aviation anglaise qui visait la gare de triage. Il n’y a rien d’étonnant à ce que l’on en retrouve quelques-unes 71 ans après.

Dimanche, l’opération va durer toute la journée. « On ne sait pas sur quoi on va tomber, analyse Denis Lamotte, chef du service déminage. Les engins sont sous 1,5 m de terre, il va falloir les découvrir, voir si on peut les neutraliser et, si ce n’est pas le cas, les faire exploser. »

Mais à la différence du 17 février dernier, où les services de l’Etat et la SNCF avaient été pris de court, cette fois-ci, tout a été prévu. Des murs de paille de 5 m de haut ont été élevés sur le site, des trous ont été creusés, du sable a été stocké pour recouvrir les bombes en cas d’explosion, des mesures qui ont permis de réduire le périmètre de 1 200 m (en février) à 700 m. Surtout, les municipalités de Noisy et de Bobigny — la ville voisine concernée par 200 à 300 évacuations — ont eu le temps de communiquer. « Nous avons envoyé une lettre à tous les foyers, des affiches ont été placardées dans les magasins de la ville et des voitures équipées de haut-parleurs sillonneront le quartier de la gare dès 6 heures », souligne Laurent Rivoire, maire UDI de Noisy.

Un message préenregistré sera diffusé par téléphone le samedi soir à tous les foyers concernés. « Concrètement, dès 6 heures, les policiers frapperont à chaque porte d’habitation en commençant par le secteur nord du périmètre et inviteront les habitants à quitter le secteur » insiste le commissaire divisionnaire Marc Cherrey, qui supervise l’opération. Le gymnase Langevin accueillera ceux qui n’ont pu trouver refuge ailleurs mais aucune nourriture ne sera distribuée, prévient la mairie. Attention, les bords de l’Ourcq sur la partie Bobigny et Noisy seront interdits au public. Enfin, le chauffage urbain de Bobigny étant situé dans le périmètre, l’eau chaude sera coupée le temps du déminage.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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