Plébiscité le week-end, le passe Navigo à tarif unique peine à s’étendre !
Publié le 11 Octobre 2013
Entre 130 000 et 150 000 Franciliens jouent désormais à « saute-zones » chaque week-end. Mise en place en septembre 2012, la mesure de dézonage du passe Navigo le week-end rencontre un franc succès. Depuis mai, entre 70 000 et 80 000 personnes vont ainsi au-delà de ce que leur permet habituellement leur carte de transports le samedi, et de 60 000 à 70 000 le dimanche. Et pour le premier dézonage d’été, mis en place entre le 13 juillet et le 18 août, ce sont 560 000 usagers qui ont dézoné. Autant de chiffres qu’ont présenté hier Pierre Serne, vice-président (EELV) de la région aux Transports, et Mounir Satouri, président du groupe écologiste. « Ça a bénéficié aux habitants de la grande couronne, mais aussi à beaucoup de Parisiens qui ont franchi le périphérique cet été, assure ce dernier. Le dézonage améliore la cohésion sociale et territoriale. »
Il manque 400 M€ afin de généraliser le test
Les deux élus ont aussi présenté un sondage sur le passe Navigo à tarif unique, objectif poursuivi à terme. Commandé par le groupe EELV à la région et réalisé par Harris Interactive en septembre dernier, il montre notamment que 80% des Franciliens interrogés estiment « qu’il s’agit d’une mesure juste ». Et ils sont à peine moins nombreux (79%) à être « d’accord avec l’idée de mettre en place cette mesure ». Un sondage qui tombe à point nommé pour les écologistes qui aimeraient voir inscrites dans la loi de finances 2014 des mesures susceptibles de financer le passe à tarif unique. « On espère notamment convaincre les députés socialistes, confirme Pierre Serne, pour qu’ils puissent infléchir la position du gouvernement ».
Pour financer le passe à tarif unique (aligné sur les zones 1-2, soit 65,10 € mensuels), il manque en effet quelque 400 M€ que les élus de la majorité de gauche à la région comptent récupérer en faisant contribuer les entreprises par une hausse du versement transport (VT). Mais jusqu’à présent, les parlementaires s’y sont refusés. « Il faudra que chacun assume si ce n’est pas fait », lance Pierre Serne. Car le passe Navigo à tarif unique est l’une des promesses de campagne les plus emblématiques des régionales de 2010, qui devait être réalisée à mi-mandat. Valérie Pécresse, la chef de file de l’opposition régionale (UMP), y voit « un cadeau qui ne compense pas la hausse continue des tarifs de transports, de 12,5% depuis 2010. »
Source : Le Parisien