Législatives 2012, une habitante de Bondy-sud demande : ça sert à quoi de couper une ville en deux ?

Vous trouverez ci-dessous un article succulent du Parisien daté d'aujourd'hui. Il illustre à quel point les règles du redécoupage électoral pour les législatives de 2012 dans le département de Seine-Saint-Denis n'ont visiblement pas été clairement expliquées aux électeurs. Ainsi leurs subtilités (enfin s'il y a en a) leur échappent parfois totalement. Et ne parlons pas de leur surprise à la découverte du visage des candidats dont certains étaient jusque là totalement inconnus dans les circonscriptions... Ambiance...

« Ah bon, ça a changé ? Je ne savais pas et je n’y comprends plus rien. » Sur le marché de Bondy-Sud, samedi matin, les électeurs étaient désorientés et parfois désappointés en découvrant que leur ville n’était plus seulement coupée en deux géographiquement (par le canal de l’Ourcq et la N3) mais aussi politiquement. Après le redécoupage électoral, Bondy-Sud-Est fait désormais partie de la 10e circonscription (avec Aulnay et Les Pavillons) et plus de la 9e (qui comprend toujours Bondy-Nord).

Comme beaucoup, Christine s’est arrêtée longuement sur le visage de Daniel Goldberg, qui se présente comme « votre député » (alors qu’il était député… de la défunte circonscription d’Aubervilliers-La Courneuve) sur le tract du PS. « Je pensais que c’était Elisabeth Guigou l’élue sortante et candidate, dit cette habitante de longue date de Bondy-Sud. Avec l’intercommunalité, le changement de maire et ces législatives, cela devient compliqué. Et ça sert à quoi de couper une ville en deux? Les problèmes sont les mêmes au nord et au sud. »  

Du coup, sur le marché, les candidats et militants faisaient preuve de pédagogie. « Puisque personne n’a passé le message officiellement, ce qui est regrettable, c’est nous qui le faisons auprès des électeurs, comme des sympathisants d’ailleurs », explique Stephen Hervé, élu d’opposition UMP à Bondy, qui tracte pour Gérard Gaudron, député sortant d’Aulnay. « C’est d’autant plus difficile à expliquer que les visages des candidats ne sont pas encore affichés », ajoute Thomas Lermusiaux, le suppléant communiste de la candidate Front de gauche.

A Pantin, quoi qu’il arrive, et pour la première fois depuis 1981, date de sa première élection à l’Assemblée, Claude Bartolone (PS) ne sera plus député de la ville. C’est Elisabeth Guigou qui défendra les couleurs socialistes, notamment face à Patrick Le Hyaric pour le Front de gauche. Sébastien, un quadra qui vote PS, s’estime pris de court. « Je trouve que d’un point de vue démocratique, c’est très limite d’être mis comme ça devant le fait accompli. Nous n’avons eu aucune information officielle. Ça fait un peu bonneteau politicien, comme si l’attachement à un député n’avait pas d’importance. » Pierre, étudiant arrivé il y a peu à Pantin, s’en accommodera sans problème : « Je voterai pour le logo du poing et la rose, pour donner une belle majorité au nouveau président. Que ce soit Guigou ou Bartolone, peu importe. »

Source information et photo : e.b. et j.d. Le Parisien du 14 mai 2012