Le plan de bataille bio des agriculteurs de la région Ile-de-France

Publié le 15 Décembre 2014

bio2.jpgSi chaque francilien consommait seulement quatre yaourts bio « made in » Ile-de-France par an en restauration collective, cela représenterait 16 millions de pots à produire. Une manne dont les exploitants bio de la région parisienne aimeraient bien profiter. Le Groupement des agriculteurs bio (GAB) vient d'annoncer la création d'une Scic (Société coopérative d'intérêt collectif) : Coop bio Ile-de-France.

Les objectifs sont clairs : pérenniser les fermes biologiques en Ile-de-France, inciter à la conversion de nouveaux agriculteurs et surtout « rendre le bio local accessible au plus grand nombre », avec des prix plus compétitifs. Et cela grâce à un volume plus important, en misant sur la restauration collective (les cantines scolaires, les restaurants d'entreprise ou de collectivités publiques...) avec des produits adaptés. « Les agriculteurs bio franciliens savent déjà produire en quantité, indique Carine Thierry, présidente directrice générale de Coop Bio IDF. Mais ils ont besoin d'un mode de transformation pour pouvoir écouler leur production toute l'année. »

bio2.pngPommes de terre, carottes, haricots verts ou encore pommes n'ont pas une durée de vie très longue. « L'idée est donc de créer une usine de transformation à grande échelle, reprend Carine Thierry. Nous cherchons un terrain de 2 ha. Dans un premier temps, il s'agira surtout de préparer des fruits, des légumes, du pain et des yaourts, mais nous souhaitons aller plus loin en le faisant aussi pour de la viande. »

L'usine de transformation verra le jour en 2016, quelque part en Ile-de-France. D'ici là, la Coop Bio IDF va sonder les gérants de la restauration collective pour connaître leurs attentes. « Il faut savoir s'ils ont plutôt besoin de pommes de terre lavées, précuites et coupées en rondelles, de carottes râpées... », indique Carine Thierry, qui mise aussi sur la congélation des produits bio. La région et les assemblées départementales de l'Essonne, du Val-de-Marne et de la Seine-et-Marne ont déjà donné leur approbation sur le principe, et la Ville de Paris devrait également suivre.

« En Essonne, cela fait déjà 5-6 ans que nous nous inscrivons dans une démarche de circuits courts pour les produits bio, rappelle Patrice Sac, conseiller général (PS) en charge de l'Education et des collèges. Nous avons une trentaine de collèges où le bio est introduit dans les menus. Je suis satisfait de voir que, d'étape en étape, cela s'organise mieux. Introduire du bio dans les cantines, cela bouscule les modèles économiques et les habitudes de commande des gestionnaires de restauration collective. Plus la filière sera structurée, plus ce sera facile. Et surtout cela aura encore plus de sens, car si c'est pour servir du bio venu du Chili... »

La Coop promet aussi une attractivité des prix. Quand on parle de bio à la cantine, l'argument des opposants est souvent le coût. « Le volume des produits transformés sera plus important car négocié avec de gros groupes de la restauration collective, assure Carine Thierry. Pour les producteurs, cela assurera une pérennité des revenus, et pour les consommateurs et les cantines, pas de prix prohibitifs. »

Christian Pierre, producteur de légumes en plein champ à Pécy (Seine-et-Marne), fait partie prenante de l'aventure. « Cette Scic, c'est un peu comme une Amap (NDLR : association pour le maintien d'une agriculture paysanne)puissance industrielle, estime-t-il. Les producteurs bio ne peuvent pas s'en sortir juste en faisant de la vente directe. Il faut viser plus haut et prouver que l'on peut produire gros, même en bio. Dans mes 20 ha de champs à Pécy, je produis depuis 2013 pour la marque Daucy 200 t de haricots verts par an, ce qui représente un million de repas. J'espère que cela incitera des collègues agriculteurs conventionnels à sauter le pas. Car c'est un nouveau modèle économique qui se profile pour la filière bio d'Ile-de-France. »

Source : Le Parisien

 

 

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Environnement

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