Encore 7000 Roms dans les bidonvilles en Ile-de-France

Publié le 20 Octobre 2015

La crise migratoire et les arrivées de centaines de réfugiés ont relégué le sujet au second plan. Mais les bidonvilles, majoritairement peuplés de Roms roumains ou bulgares, n’ont pas disparu de l’Ile-de-France.

Les services de l’Etat en dénombre encore 132 dans toute la région. Des villages de cahutes ou des campements de fortune où vivent plus de 7 000 personnes (pour la plupart ressortissants européens et donc en situation régulière) dont presque un tiers d’enfants.

Encore 7000 Roms dans les bidonvilles en Ile-de-France

Le préfet d’Ile-de-France, Jean-François Carenco, a organisé ce lundi une « conférence régionale sur les campements illicites rom » pour tenter de trouver des solutions au dossier. « Il n’y a pas de problème rom à régler. Il y a simplement une situation à gérer », indique d’emblée le préfet à la centaine d’intervenants (élus, travailleurs sociaux, associatifs) qui ont répondu à son invitation.

Repères

7 124 personnes vivent actuellement dans les 132 bidonvilles identifiés en Ile-de-France. Ce chiffre est en légère baisse (350 personnes de moins) par rapport au décompte effectué fin 2013.

70000 places d’hébergement d’urgence sont recensées en Ile-de-France. Selon la préfecture de région, ce parc est totalement saturé.

80 % des occupants des bidonvilles de France (plus d’un tiers se trouve en région parisienne) ont subi au moins une expulsion l’année dernière, selon l’association Romeurope.

9 € par jour et par personne. C’est, selon l’association Rocheton, le coût des dispositifs d’insertion mis en place pour des roms à Ris-Orangis (Essonne). Une nuitée d’hébergement en hôtel social coûte 17 €.

Les évacuations ne règlent rien

Jérome Normand, directeur de projet « campements illicites » à la préfecture, poursuit en détaillant la doctrine de l’Etat sur le sujet : « Humanité et fermeté. » Petit flottement dans l’assistance, majoritairement composée d’élus du Val-de-Marne ou de Seine-Saint-Denis, les départements les plus concernés. « La question n’est pas de savoir s’il faut des évacuations mais comment on fait pour que les campements ne se reforment pas aussitôt sur le terrain d’à côté », lance Patrick Braouzec, président (app. PC) de la communauté d’agglomération Plaine Commune.

« La multiplication des expulsions nuit au suivi social des personnes », embraye une responsable de Médecins du monde qui évoque une récente aggravation des conditions sanitaires dans les camps. « Le coût, financier, social et humain des évacuations est exhorbitant. Et ça ne règle rien », conclut un élu de Stains (Seine-Saint-Denis).

Des expériences réussies

Pas question d’évoquer des recettes miracle. Mais plusieurs élus reviennent sur des expériences d’insertion réussi. Christian Favier, président (PC) du Val-de-Marne, évoque le village test d’Orly qui a permis à 74 roms de vivre pendant trois ans dans de petites maisons préfabriqués. Les enfants ont été scolarisés et les familles accompagnées dans leur insertion professionnelle. « Enfin une table-ronde sur le sujet », poursuit le maire d’Ivry, Philippe Bouyssou, qui dit s’être longtemps heurté à une « absence totale d’accompagnement » pour résorber le bidonville géant qui s’était installé dans sa commune.

A l’issue de trois heures de débats, le préfet a proposé la création de deux groupes de travail avec les élus. Pas pour rédiger un énième rapport (« On en a déjà plein nos tiroirs », s’agaçait une élue dans la salle). Mais pour arrêter, avant la fin de l’année, une nouvelle stratégie visant à proposer des solutions d’insertion et de logement pérennes pour les occupants. « Avec ce document, nous pourront ensuite demander des fonds européens pour financer ces actions », a-t-il conclu.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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