somewhere in the world...

Publié le 3 Novembre 2013

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Invitée par son conseil municipal , une délégation de la ville de Rufisque s’est rendue à Aulnay-Sous-Bois  pour une visite de travail le mercredi 30 octobre 2013. Cette importante visite sera mise à profit pour évaluer les dossiers de coopération en cours d’exécution et dresser des perspectives pour les années à venir. Vous pouvez retrouver toutes les étapes qui ont contribué à tisser des liens entre les deux communes Sénégalaise et Française, ainsi que d’autres photos en cliquant sur le lien ici.

Source : http://mairiederufisque.org/

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Rédigé par Aulnaylibre !

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Publié le 3 Septembre 2010

Revenons donc à Guardamar Del Segura ( du fleuve La Segura dans le cas présent ) en quelques photos car cette ville illustre bien un phénomène remarquable par son ampleur en Espagne : l'urbanisation galopante en cours des côtes espagnoles.

guarda10(La Costa Blanca : le paradis des promoteurs et des agences immobilières. Magdalena a le sourire commercial.  Elle pourrait se reconvertir dans la politique...) 

Dans son édition du vendredi 20 août 2010, le quotidien El Pais publiait à ce sujet un article au titre sans équivoque : La destruction des plages espagnoles. On y apprend que plus de 50% des plages et 70% des dunes de la côte espagnole sont dégradées ou profondément altérées ; 60% des marais répertoriés en 1950 ont aujourd'hui disparu ; Plus de 60% des alentours immédiats des plages des côtes méditerranéennes, sud atlantiques et des archipels sont urbanisés. Si ce rythme observé lors des 60 dernières années se poursuit, on estime qu'en 2030 la totalité de la côte espagnole sera touchée par des activités humaines.

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                    (De moins 20 à 50 %, les soldes durent toute l'année dans l'immobilier espagnol)

L'auteur du papier explique que, malgré un arsenal législatif supposé protéger les un peu moins de 10 000 kilomètres de côtes espagnoles ( La Ley de Costas), une partie de ces dernières est entre des mains privées. Et plus grave encore, l'administration publique non seulement ferme allégrement les yeux sur ce qui est en train de se passer, mais participe pleinement au phénomène. Ainsi, depuis plus de 60 ans, à quelques exceptions près, la côte espagnole se gère, principalement, comme un espace économique dont les toutes puissantes industries de la construction et du tourisme fixent les règles d'usage et d'exploitation. Les municipalités côtières en profitent au passage pour construire, améliorer leurs infrastructures et financer leurs dépenses courantes.

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            (C'est un paquet d'apparts adossés à la colline. Le PLU est gentil avec les promoteurs espagnols)

Le journal poursuit son analyse en posant la question des impacts sur les espaces naturels qui abritent des écosystèmes essentiels à la diversité biologique, de l'anarchie de constructions érigées à proximité immédiate de la mer alors que des prévisions estiment qu'elle pourrait monter d'un demi-mètre à un mètre durant ce siècle, sans oublier la disparition de la richesse et de la beauté uniques du paysage côtier de l'Espagne. 

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( A Guardarmar les immeubles poussent comme des champignons. Ici le programme s'appelle Guardamar Hill)

En conclusion il est écrit : le futur est désespérant, puisque l'expérience passée et la réalité quotidienne nous montrent que, au Royaume d'Espagne, on n'a pas trouvé le moyen de concilier avec intelligence le binôme développement socioéconomique et processus d'évolution naturel de la côte. L'ambition d'un petit nombre et la complicité d'autres est en train de provoquer la perte irréparable de notre patrimoine et laissent un héritage insoutenable pour les générations suivantes.

Sous la chaleur de la Costa Blanca, ces lignes ont eu une résonnance particulière dans mon esprit. Parce qu'elles posent une question qui est d'une actualité brûlante à Aulnay-sous-Bois, à savoir la façon dont on envisage l'urbanisation. Dans l'exemple des côtes espagnoles la réponse semble sans équivoque : à marche forcée, de manière brutale et sans mesurer les conséquences. Et dans notre ville me direz-vous ?

A en juger par ce qui s'est passé à la cité Arc en ciel il semblerait que nous ne soyons guère mieux lotis. Car si chacun s'accorde sur le caractère inéluctable de la densification compte tenu de l'évolution démographique, n'y aurait-il déjà plus de marge de manœuvre, de place pour la nuance ? Faire et manière de faire ce n'est pas exactement la même chose. Or, dans le dossier Arc en ciel, nous avons touché le fond.

La démocratie participative et les élus en place se sont montrés totalement incapables de faire évoluer le projet. Ce dernier n'a pas bougé d'un iota depuis le départ. Pire, celles et ceux qui proposaient le moindre changement ont systématiquement été écartés pour ne pas dire stigmatisés. Je parle d'habitants du quartier et des élus Verts principalement. Aucune porte n'a été ouverte à l'écoute et au dialogue. J'éprouve alors un réel embarras à lire, en page 16 de la nouvelle formule d'Oxygène, Philippe Gente, élu à la démocratie locale, fanfaronner allégrement sur son bel outil démocratique. Habituellement en réunion publique il brille plutôt par son silence.

Quant aux quatre tilleuls lâchement abattus... Evidemment ce ne sont que quatre arbres. Mais comme on respecte l'environnement on respecte les hommes. Et, de ce point vue, les couper au petit matin, en catimini, au milieu de l'été, au moment où les gens du quartier se lèvent à peine est finalement très représentatif d'une certaine méthode.

Est-ce le sort réservé à toutes celles et tous ceux qui oseront se dresser devant l'exécutif municipal sous prétexte qu'ils ont une vision, une approche différentes ?

Si c'était le cas, alors... à chacune, à chacun d'entre nous de voir s'il accepte de se faire couper... comme un arbre...          

Dans le prochain épisode espagnol j'évoquerai le cas Torrevieja, située à 40 kms d'Alicante et 7 de Guardamar Del Segura, ville dont la population est passée de 58000 à 101000 entre 2001 et 2009...

Stéphane Fleury

Informations relatives aux côtes espagnoles tirées du journal El Pais : La destrucción de las playas españolas. Miguel A.Losada.  El Pais, viernes 20 de agosto de 2010.      

 

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 26 Août 2010

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Cela aurait pu s'appeler Guardamar Del Gaudron. Mais non. Sur la route de la Costa Blanca il fallait bien qu'un je ne sais quoi me ramène à Aulnay-sous-Bois. Ce fut donc Guardamar Del Segura. En espagnol, El Segura signifie le videur de boîte de nuit. Si je ne parlais pas cette langue j'aurais opté pour une autre traduction comme ça à l'instinct: le coupeur d'arbres. Tilleuls, sophoras, aulnes, marronniers, acacias, il est vrai que les tronçonneuses ont l'embarras du choix dans la troisième ville de Seine-Saint-Denis...

Dans une seconde partie, je reviendrai sur Guardamar Del Segura car elle illustre bien un phénomène remarquable par son ampleur en Espagne : l'urbanisation galopante en cours des côtes espagnoles... 

Stéphane Fleury

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 15 Juin 2010

La coupe du monde ne soldera pas les comptes de l'apartheid. Mais elle aura favorisé des projets audacieux. Comme ce bus reliant Soweto, noir et pauvre, et Sandton, blanc et riche, raconte "The New York Times".

 

Susan Hanong, une domestique de 67 ans, a toujours travaillé dans les banlieues aisées du nord de Johannesburg, qu'elle rejoint à pied ou en taxi collectif. Récemment, alors qu'elle traversait Soweto à l'aube, elle a eu une vision : une station de bus design et ultramoderne l'attendait sur le trottoir. Quand les portes du bus aux couleurs vives se sont refermées derrière elle, elle s'est installée sur un siège réservé aux personnes âgées, pour un trajet paisible et confortable, très différent de ses déplacements habituels.

 

L'Afrique du Sud a rayé l'apartheid de ses lois, mais certains procédés racistes du pouvoir minoritaire blanc restent ancrés sous une forme extrême de ségrégation résidentielle. Des millions de Noirs vivent toujours dans des townships, loin des quartiers commerçants et des zones d'emploi. Ceux qui ont du travail, comme Mme Hanong, doivent effectuer de longs trajets qui absorbent leur temps et leurs maigres revenus, tandis que des cohortes de chômeurs sont coupées de toute occasion d'embauche.

 

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Stimulée par la promesse des autorités nationales d'améliorer les transports publics en prévision de la Coupe du monde, la ville de Johannesburg a lancé un programme très ambitieux : le BRT ( Bus Rapid Transit ) qui relie Soweto, où vit un quart des 4 millions d'habitants de la ville, à Sandton, le principal centre commercial et financier de la région. La réalisation de ce projet a illustré la difficulté de l'Afrique du Sud à panser les cicatrices de l'Histoire. Au-delà des habituels retards logistiques et d'un ralentissement du financement dû à la récession, la résistance des habitants des banlieues, jadis enclaves exclusivement blanches, a été forte.

 

Lors d'une réunion qui avait fait salle comble en novembre 2008, au lancement du projet, des habitants des quartiers huppés - et majoritairement blancs - qui longent Oxford Road, un axe très fréquenté, avaient hué des élus de la ville qui tentaient de décrire les itinéraires de bus prévus, un de ces itinéraires utilisant deux des quatre voies de cette artère.

 

Dans un courrier adressé à la municipalité, les membres de l'association du quartier se félicitaient de la mise en place d'un nouveau système de transports publics tout en exprimant leur inquiétude face à des itinéraires établis dans la précipitation, et qui, selon eux, entraîneraient pollution atmosphérique, embouteillages, hausse de la délinquance et baisse des prix immobiliers.

 

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Mme Turvey, une résidente blanche, conteste que les banlieues demeurent un privilège des Blancs, notant qu'une bonne partie de l'élite politique noire, dont Nelson Mandela, y vit aujourd'hui. "Ce n'est pas un problème de race" assure-t-elle d'un ton sans réplique. Pourtant, Shireen Ally, une sociologue qui vit à Killarney - l'une des banlieues concernées - estime que la race a au contraire beaucoup à voir avec la réaction des habitants. Et elle sait de quoi elle parle, elle qui a consacré son mémoire aux employés de maison.

 

En Afrique du Sud, une femme active sur six est domestique ou nounou. Les familles résidant dans les banlieues dépendent de ces femmes, dont une majorité écrasante est noire, pour repasser leur linge et nettoyer leurs toilettes.

 

Mme Hanong regarde par la vitre alors que le bus, fabriqué au Brésil, traverse Soweto, passe devant Soccer City, le stade construit pour la Coupe du monde, puis s'enfonce dans la "zone tampon" de l'ère de l'apartheid, un quartier de dépôts d'usines et de terres en friche qui séparait les Noirs des Blancs.

 

Deux heures après avoir quitté son domicile, elle arrive à Sandton pour rejoindre la maison de son employeur, agent immobilier. Une fois sur place, elle revêt son uniforme bleu marine. Elle change les draps, charge la machine à laver et range les assiettes en évitant de les entrechoquer. Quand le chat blanc entre en trottinant dans la cuisine, Susan Hanong lui demande d'un ton aimable : "C'est l'heure du petit déjeuner ?"

 

Source : Celia W. Dugger The New York Times, New York, Courrier International pour Direct Matin Lundi 7 Juin 2010. 

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Rédigé par Stéphane Fleury

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