Si l’ancien maire d’Aulnay-sous-Bois, Gérard Ségura, aime souvent répéter qu’on ne vit pas de souvenirs, beaucoup d’Aulnaysiens gardent pourtant en mémoire la brutalité de sa politique urbanistique qui, pendant six ans, a agressé bon nombre de quartiers, notamment pavillonnaires, de la ville.
Ainsi, dès 2009, année de la suppression du Coefficient d’Occupation des Sols (COS), les modifications successives du plan local d’urbanisme (PLU) n’ont semblé tendre que vers un seul et unique objectif : densifier au maximum le moindre espace disponible. Il suffit pour s’en convaincre d’aller jeter par exemple un coup d’œil rue du clos d’Arçon dans le quartier Vieux-Pays. A cet endroit, la division facilitée des parcelles a permis l’édification de deux nouvelles constructions là où auparavant il n’en existait qu’une seule avec un grand jardin.
Ce type de désastres s’est propagé un peu partout dans la commune tout au long de la mandature de l’ancienne majorité municipale. Si, à l’époque, tous les regards se sont focalisés sur le drame vécu à la cité Arc-en-ciel, les décisions prises par Gérard Ségura et son entourage ont continué à allonger la liste des victimes. De ce point de vue, le centre gare nord a subi un véritable choc de béton visuellement perceptible rues Charles Dordain, Fernand Herbaut/Impasse des Marronniers, Jules Princet, Jean-Charcot etc…
Oh mon béton ! Tu es le plus beau des bétons !
Ironie du sort, alors que l’actuel vice-président du conseil général a sèchement perdu les dernières élections municipales, c’est aujourd’hui au tour de la rue Degeyter, située perpendiculairement au boulevard Lefèvre, non loin du square Volpati, de subir l’invasion du béton. Comme un héritage des tristes années Ségura, un immeuble totalement en rupture avec ce secteur pavillonnaire de la ville est sur le point d’être achevé.
Comme vous pouvez le constater sur les photos prises par notre rédaction, la construction est si dense qu’elle colle littéralement à la clôture du chemin permettant d’accéder au pavillon voisin. La sensation d’enfermement est d’ailleurs particulièrement oppressante. Et ne parlons pas du jardin auparavant arboré, situé à l’arrière du nouveau bâtiment, qui devrait accueillir la bagatelle de huit places de parking, comme le prévoit le règlement de la zone UG !
Au-delà des désagréments d’un chantier qui s’est déroulé dans des conditions particulièrement difficiles à supporter pour les riverains, la rue Degeyter est un funeste exemple de bétonnage rendu possible par les errements de l’ancien maire, incapable, malgré ses promesses, de préserver la zone pavillonnaire. Espérons désormais que le nouvel adjoint en charge de l’urbanisme Denis Cahenzli ne soit pas à son tour atteint de la fièvre du Monopoly et conserve à Aulnay-sous-Bois un visage humain, c’est-à-dire une ville où il fait tout simplement bon vivre.
Robert Ferrand