Il a beau avoir un physique corpulent, quand il entre dans le box on ne voit que ça : son œil au beurre noir. Même la présidente laisse échapper un « Ah ! » de surprise, à l’arrivée de ce prévenu, jugé ce lundi en comparution immédiate au tribunal de Bobigny, pour violences et rébellion contre des policiers, dans le quartier des 3 000 à Aulnay, le jour de Noël. Un policier a eu 1 jour d’ITT (incapacité totale de travail), lui, 4.
Le prévenu remonte son pantalon pour montrer ses bleus
A l’approche d’une patrouille de police, ce 25 décembre, ce jeune homme de 21 ans s’est mis à crier « ça passe ! Ça passe ! Pue, pue, pue ! A l’arrêt… », formules bien connues dans le trafic de drogue pour prévenir de l’arrivée de la police. « Vous êtes guetteur ? », interroge la juge. « Oui », répond-il sans difficulté.
Originaire de Sevran, il assure être sans domicile officiel. Il reconnaît s’être rebellé mais pas les violences. Il n’avait pas de papiers d’identité, et à l’entendre, c’est au moment de sortir ses mains des poches que la scène a dégénéré. « Ils m’ont fait une balayette, un coup de genou et deux patates », dit-il en relevant son pantalon et sa manche pour montrer d’autres bleus. Les policiers ont une autre version, mais le tribunal se contente de leurs procès-verbaux, puisque le principal intéressé s’est fait représenter par son avocate.
Deux mois avec sursis pour rébellion
Eux reprochent au prévenu son « air narquois », son attitude provocante, notamment lorsqu’il leur aurait dit « wesh, ne me contrôlez pas je suis un ancien », ou encore « je vais prendre Me B. comme avocat ». « On se demande pourquoi les policiers se seraient énervés sans raison », soutient la représentante du parquet qui réclame deux mois de prison avec sursis eu égard au casier vierge du prévenu. Le tribunal la suit. La sanction vaut pour la rébellion uniquement. Le prévenu a été relaxé pour les violences.
Source : Le Parisien