Publié le 5 Mai 2011
De nombreux habitants vont avoir du mal à se rendre sur leur lieu de travail ou dans leur école aujourd'hui encore. Les chauffeurs des bus des Courriers d'Ile-de-France entament aujourd'hui un quatrième jour de grève qui devrait autant ralentir le trafic que les jours précédents en Seine-Saint-Denis, où la circulation était très perturbée hier, et dans le Val-d'Oise, où le trafic était quasiment nul. Hier, aucun accord n'avait encore été trouvé entre les salariés et leur direction appartenant au groupe Kéolis. En fin de matinée, c'est d'abord le siège du Stif (Syndicat des transports d'Ile-de-France) à Paris qu'une délégation a décidé d'investir afin de faire valoir des revendications portant essentiellement sur les salaires.
La tension monte
"C'est vous qui nous avez clochardisés !" ont lancé les salariés à tous les membres du Stif passant dans le hall occupé. "La dernière fois que je suis venu ici, c'était après les événements de Tremblay (NDLR : des bus de la compagnie avaient été caillassés, voire brûlés), se souvient un membre de la délégation. Ils nous avaient promis des moyens pour améliorer notre sécurité. On n'a jamais rien vu venir, même pas des vitres de protection..." Les grévistes ont rapidement quitté le Stif avec un sentiment de déception : "Nous comptions sur eux pour jouer le rôle de médiateur", confie Idriss Talhi, délégué syndical CGT. La délégation a donc pris la direction du siège de leur employeur Kéolis, non loin de là dans la rue de Caumartin. Sans davantage de résultats...
Des négociations pourraient néanmoins être entamées dans la journée. "Notre table de discussions a toujours été ouverte, c'est eux qui ne se présentent pas", assure Jean-Olivier Ehkirch, directeur des CIF. Pendant ce temps, la tension monte, notamment au dépôt de Goussainville (Val-d'Oise) toujours bloqué. Hier matin, un gréviste a même été renversé par un chauffeur non gréviste qui tentait de forcer le barrage pour rentrer sur le parking. Les conducteurs réclament, outre une revalorisation de leurs salaires, une prime de transport, une meilleure participation de l'entreprise pour leur mutuelle et une reconnaissance de leur travail via "une indemnité pour assiduité et bonne conduite dans les quartiers difficiles".
Prévisions de trafic sur www.cif-bus.com et www.fileo.com, tél 01.49.63.44.00 à partir de 4 heures pour les lignes au départ de Tremblay, ou au 01.48.62.38.33 à partir de 4 heures pour les lignes au départ de Goussainville et Marly
Source : Marie Persidat, Le Parisien du jeudi 5 mai 2011