Le budget 2012 du conseil général a été adopté avec les 16 voix PS (sur 40), hier matin, tandis que le groupe communiste et apparenté s’est abstenu. Sans surprise, la droite a voté contre. Ce budget, sans hausse d’impôts, s’élève à 2,04 Mds€ contre 1,97 Mds€ l’année dernière, soit une progression de 3,7%.
Les dépenses de fonctionnement représentent 1,702 Md€ (+ 3,59%) et les dépenses d’investissement 341,5 M€ (+ 4,4%). La majorité socialiste a insisté sur les conditions difficiles dans lesquelles a été élaboré ce budget.
Pour justifier le moratoire des subventions sur trois ans imposé aux communes, elle montre l’Etat du doigt qui « transfère de plus en plus de charges sans compensation ». Ainsi, selon son calcul, depuis 2004, ce serait près de 1 Md€ qu’il manquerait ainsi dans les caisses. « Nos dépenses obligatoires atteignent désormais 89,9% des dépenses d’intervention du département, assène Daniel Guiraud, vice-président chargé des finances. Et malgré tout, nous ne touchons pas à la fiscalité et nous continuons à investir. »
La droite, elle, a fustigé un budget « insincère », voire « fantasque ». « Avant 2015, nous serons sous tutelle du préfet », promet Claude Capillon, conseiller général UMP de Rosny-sous-Bois. « Nous allons droit dans le mur puisque les dépenses augmentent plus vite que les recettes », prédit Hervé Chevreau, conseiller général DVD d’Epinay. « La gauche ne se donne aucune marge de manœuvre et n’anticipe pas du tout les futurs versements de loyers pour les PPP (NDLR : partenariats public privé qui permettent la construction de 12 collèges), analyse Jean-Michel Bluteau, patron du groupe UMP. Et justement, si les communistes étaient cohérents, puisqu’ils se sont prononcés contre les PPP, ils devraient voter contre ce budget qu'ils entérinent. »
Réponse du berger à la bergère : « Puisque la droite a voté pour les PPP, elle devrait donc, dans un souci de cohérence, voter ce budget », ironise Pierre Laporte, patron du groupe communiste. Autre passe d’armes lorsque la droite a pris comme exemple… la majorité de gauche dans l’Essonne. « Le président socialiste a baissé les dépenses sociales de 3 M€ entre 2008 et 2011, prenez exemple », tacle Jean-Michel Bluteau. « Visiblement la droite locale n’a pas été convaincue puisqu’elle a voté contre ces budgets », rétorque Claude Bartolone, président du conseil général.
Pour autant, les communistes n’ont pas été tendres avec les orientations de ce budget. Florence Haye, conseillère PC de Saint-Denis, dénonce « un recul historique des subventions dans le domaine culturel », Azzedine Taïbi, vice-président PC aux Sports, aurait préféré « une pause dans les aides aux entreprises plutôt que dans les communes » et, enfin, Pierre Laporte regrette un budget qui n’est pas « insurrectionnel contrairement à l'année dernière ».
Malgré ces critiques, son groupe s’est abstenu pour « ne pas donner à la droite l’occasion de dire que la gauche réunie ne sait pas gouverner », justifie-t-il. Claude Bartolone, lui, parle de choix pondérés « sachant que nous n’avons recours ni à l’emprunt ni à l’impôt ». Et avertit : « Si les dépenses obligatoires continuent d’augmenter et les aides de l’Etat baissent encore, le sport et la culture sont clairement menacés tout comme les services publics locaux ».