Week-end de mobilisation contre le futur centre commercial EuropaCity !
Publié le 20 Septembre 2014
Entre 500 et 1000 militants écologistes sont attendus aujourd’hui et demain à l’emplacement du futur complexe commercial et de loisirs qui doit ouvrir en 2020.
Ils sont motivés et entendent bien devenir le « nouveau Notre-Dame-des-Landes ». Aujourd'hui et demain, les opposants au projet EuropaCity se rassemblent sur le triangle de Gonesse (Val-d'Oise) pour un grand week-end festif et militant. Un « village des alternatives », comme l'appellent les organisateurs, baptisé Alternatiba. L'emplacement choisi, un terrain agricole, n'est pas anodin : c'est là, à cet endroit précis, que doit être érigé le complexe culturel, commercial et de loisirs du groupe Auchan, à l'horizon 2020.
Un projet qui donne le vertige : 80 ha de boutiques, de cinémas mais aussi de salles de spectacle et d'expositions, une dizaine d'hôtels, un parc d'attractions, un autre d'aventures, un parc aquatique, un centre de congrès, une ferme pédagogique et même une piste de ski artificielle de 20 000 m2, au joli nom de Parc des neiges. Et 11 500 emplois promis à la clé.
« Nous avons aussi choisi cet endroit car c'est à quelques kilomètres d'ici, au Bourget, que se tiendra la conférence sur le climat des Nations Unies fin 2015, insiste Bernard Loup, membre du collectif pour le triangle de Gonesse. Un sommet écolo là où on trouvera bientôt une piste de ski artificielle consommant l'équivalent en électricité d'une ville de 10 000 habitants, le symbole est fort. »
Et les organisateurs ont vu les choses en grand pour cet Alternatiba, un mouvement national né à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) en octobre 2013. Ils s'attendent à accueillir entre 500 et 1 000 personnes, venues de toute la France.
La contestation gagne les élus du 93
« Nous voulons tenter d'attirer l'attention pour que les habitants prennent conscience du danger, souligne le militant en montant les tentes sur le site de la manifestation. La vision d'EuropaCity, l'urbanisation à tout prix, c'est une vision à court terme. Il faut penser à nos enfants et à ce qui va se passer derrière ! » Plus remontés que jamais, les manifestants attendent aussi la tenue d'un débat public prévu pour avril 2015. La Commission nationale du débat public, saisie par le promoteur, rédigera ensuite un rapport. « S'il le faut, nous sommes prêts à occuper les lieux, comme à Notre-Dame-des-Landes (NDLR : où le projet d'aéroport est vivement critiqué) », prévient l'écologiste.
Les élus de Seine-Saint-Denis de tous bords commencent à relayer cette contestation au point que des élus UMP, peu familiers de ce genre de manifestation, seront présents. Le maire d'Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, participera dimanche à une table ronde. Et le patron de l'UMP 93, Philippe Dallier, est lui aussi annoncé. Jeudi, le conseil général a voté un voeu contre cet aménagement, sur proposition du groupe EELV. Le conseil municipal de Tremblay, présidé par le député-maire (Front de gauche) François Asensi a aussi adopté jeudi soir à la quasi-unanimité (moins une abstention) un voeu sévère. « Il s'agit de livrer près de 300 ha de terres agricoles, parmi les plus fertiles de France, au bitume et au béton », affirme-t-il, jugeant que le projet « ignore la saturation de l'offre commerciale » dans ce secteur, et qu'il « ne répond pas aux enjeux urbains, sociaux, économiques et écologiques de l'Ile-de-France ».
Aujourd'hui, de 14 heures à 21 h 30 et dimanche de 10 heures à 17 heures à Gonesse (Val-d'Oise), en bordure de la D 902. Marché paysan dimanche matin. Programme détaillé sur www.voe95.fr/alternatiba.
Source : Le Parisien