Vote des étrangers : en Seine-Saint-Denis où 20% des habitants sont étrangers la promesse du candidat Hollande est très attendue.
Publié le 26 Novembre 2012
C’était l’engagement n°50. « J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers. » La promesse du candidat Hollande résonne sans doute avec plus de force en Seine-Saint-Denis, dont un habitant sur cinq est un étranger en situation régulière. Mais François Hollande, aujourd’huiprésident, a repoussé la mesure à plus tard.
Ici, associations et élus de gauche ne veulent plus attendre et multiplient les initiatives. Depuis deux mois, le Parti radical de gauche (PRG) fait signer une pétition, comme vendredi à Aulnay. « Nous avons déjà recueilli 5000 signatures », souligne Ahmed Laouedj, élu aulnaysien et patron du PRG 93. D’autres idées émergent. Jeudi, les élus Europe Ecologie du conseil régional ont milité pour une large « votation citoyenne », procédé cher à la Ligue des droits de l’homme.
L’UMP et l’UDI s’y opposent
Au Parti communiste, la revendication est ancienne. Depuis 2004, la sénatrice Eliane Assassi a défendu au moins à cinq reprises un amendement en ce sens dans l’Hémicycle. Et des référendums locaux ont déjà eu lieu à Stains ou à La Courneuve. « Ce sera l’un des axes pour les municipales de 2014 », promet Hervé Bramy, secrétaire départemental du PC.
Dans les rangs du PS, après Mathieu Hanotin et Razzy Hammadi, un autre député s’empare du sujet. Daniel Goldberg, député de la 10e circonscription, vient d’écrire à des élus du centre et de la droite. Son objectif : gagner quelques soutiens supplémentaires à un éventuel projet de loi. Pour être adoptée, cette modification de la Constitution devrait en effet recueillir trois cinquièmes des voix des députés et sénateurs réunis en Congrès. « Peut-être avons-nous en Seine-Saint-Denis une responsabilité plus importante qu’ailleurs. La question est sensible, auprès des fils et petits-fils de ceux qui sont arrivés en France et sont encore privés du droit de vote. Cela permettrait que les maires soient élus par plus de monde, cela renforcerait la cohésion sociale », argumente Daniel Goldberg.
Son courrier n’a pas convaincu le sénateur UMP Philippe Dallier : « Payer des impôts n’est pas une condition suffisante pour voter. Et il n’existe pas de majorité en faveur de cette mesure, ni au Parlement ni dans le pays. Il suffit d’organiser un référendum pour le vérifier. Chiche? » « C’est une mesure qui divise, estime même Vincent Capo-Cannellas (UDI), sénateur centriste du Bourget. Dans le contexte actuel, fait de difficultés sociales, nos concitoyens en banlieue ressentiraient cela comme une perte d’influence, un abandon. »
Source : Le Parisien