Terence Gassakys 21 ans mort dans l’incendie de sa cellule d’isolement à la prison de Villepinte
Publié le 15 Janvier 2015
Terence Gassakys, 21 ans, est mort lundi après-midi dans l'incendie d'une cellule de la maison d'arrêt de Villepinte. Un incendie volontaire, qu'il aurait déclenché pour sortir de l'isolement où il avait été placé le matin même pour une vingtaine de jours. Le jeune homme qui vivait entre le square de Champagne à Noisiel (Seine-et-Marne) et La Courneuve, était incarcéré depuis décembre 2013 et pouvait être libéré en juin 2016.
L'un des premiers à apprendre la triste nouvelle a été son cousin, Jules Kanza. Contacté par téléphone par le codétenu de Terence Gassakys qui l'alertait d'un problème à la prison, il est arrivé à la maison d'arrêt dans l'après-midi. C'est là que lui et le frère de la victime ont été informés de son décès. « Nous étions en contact régulier, explique Jules Kanza. Comme tout le monde en prison, Terence avait un téléphone portable. Il était au mitard(NDLR : quartier disciplinaire) pour une vingtaine de jours. Comme les détenus le font souvent pour montrer qu'ils ne sont pas aptes à rester à l'isolement, il a mis le feu à son matelas pour être évacué, mais les matons(NDLR : les surveillants) sont intervenus trop tard pour le sauver. Ils l'ont laissé crier et appeler au secours trop longtemps, ce sont eux les responsables. »
Pour lui, son cousin, dont le décès a dans un premier temps été présenté comme un suicide, était un battant, un jeune homme sociable mais qui avait déjà été placé à l'isolement. Cette fois, toujours selon son témoignage, il y avait été placé après avoir tenté d'obtenir un téléphone portable lors d'une visite. Marié depuis trois ans, Terence Gassakys avait deux enfants de 3 ans et de 1 an et demi. Il avait déjà été incarcéré alors qu'il était mineur pour des vols à l'arraché. « Nous avons besoin de connaître la vérité pour faire notre deuil, mais on sait bien que les surveillants n'admettront jamais leur responsabilité », déplore-t-il.
L'avocat de la famille, Me Thierry Benkimoun s'apprête à déposer plainte pour « non-assistance à personne en danger, afin de savoir ce qu'il s'est passé ». Au dernier contact qu'il a eu avec Terence, il lui semblait « bien dans ses baskets, avec des projets d'aménagement de peine et pas d'intention suicidaire ». Mais il n'était pas à son côté lundi, lors de la commission de discipline. « J'ai été prévenu par fax, vendredi à 19 h 38, de la tenue de cette commission de discipline qui avait lieu lundi à 10 heures, et je l'ai découvert lundi matin, c'était trop tard. », déclare l'avocat qui attend le rapport d'autopsie cette semaine.
D'après nos informations, les surveillants seraient intervenus en deux temps, une première équipe n'ayant pas été suffisamment équipée pour faire face au feu. « La chaleur et les flammes obligeaient à s'occuper de masques et tenues », assure le directeur interrégional adjoint de l'administration pénitentiaire.
Source : Le Parisien