Samedi 5 Juin 2010... Jour de révolution à Aulnay-sous-Bois ? Partie 2.
Publié le 1 Juillet 2010
Nous pénétrons dans les jardins de l'Hôtel de Ville. J'ai lu que nous y avions été invités par le cabinet du maire... Pourtant, je ne me souviens pas d'avoir reçu la moindre invitation... Nous sommes entrés c'est tout. Et puis le cabinet du maire, je ne sais pas qui c'est, je n'ai pas été présenté...
Même le Parisien l'a constaté, le collectif PLU était manifestement représenté en plus grand nombre. Pourtant j'ai pu lire que nous étions aussi nombreux d'un côté comme de l'autre. C'est peut-être cela la politique à Aulnay-sous-Bois : s'auto-persuader jusqu'à inventer sa propre réalité... Du reste, il était assez cocasse d'observer que dés que les membres du collectif PLU se déplaçaient d'un côté (vers les jardins) ou de l'autre (vers les marches de la mairie) tout de suite les membres du collectif construction de logements neufs les suivaient à la trace pour atténuer cette impression d'être moins nombreux...
Je m'apprête à entrer dans le hall de l'Hôtel de Ville en tant que représentant d'une des associations du collectif. Le maire vient en effet de nous proposer de prendre rendez-vous. A ce moment là, je suis apostrophé sur les marches par une militante. Ce n'est pas une inconnue. On s'est déjà croisé au rendez-vous de la blogosphère et on a même parlé sommet de Copenhague un dimanche sur le marché de la gare en toute tranquillité. Mais cette fois-ci le ton est vif : une enfant avec une pancarte aurait été molestée et je suis pris à partie.
Tout de suite je suis vertement semoncé, on me parle de police, de plainte. Je suis habitué à cette méthode qui consiste à impressionner, à intimider. Je suis en face d'une personne hermétique au dialogue, dont l'opinion est déjà faîte, et qui n'est même plus en mesure d'écouter quelqu'un ayant une logique différente de la sienne. Un mur. Je ne suis pas surpris, ce n'est pas le premier que je rencontre chez la gauche locale... Je lui explique ma surprise de voir des enfants aussi jeunes au milieu d'une double manifestation. En particulier, compte-tenu du contexte.
Car, en effet, si la manifestation organisée par le collectif PLU a été déclarée en suivant les voies légales, la contre-manifestation créée en réaction n'a jusqu'à preuve du contraire pas emprunté le même circuit. Mais surtout plus grave, le tract estampillé PS, PCF et Parti Radical de Gauche distribué massivement sur le nord de la ville était de nature à exacerber les tensions en prenant le risque de stimuler dangereusement les divisions entre quartiers et aulnaysiens. Instrumentaliser des enfants avec des pancartes dans ce climat était pour le moins malvenu.
J'écris bien instrumentaliser. En écho à ce que j'ai pu entendre en conseil municipal le 15 avril dernier à propos de l'Arc en ciel et de son rassemblement autour du thème des cœurs au cours duquel des enfants auraient soi-disant été instrumentalisés. Comme par hasard. Evidemment puisque dans ce dossier précis il s'agit d'une réaction face à un projet immobilier soutenu corps et âme par l'exécutif municipal, ces enfants là étaient forcement manipulés. Fantastique ! Comment voir la paille dans l' œil de son voisin en oubliant allégrement celle deux fois plus grosse dans son propre œil !
Pour en revenir aux enfants, j'ai effectivement vu à un moment donné une môme qui ne devait même pas avoir 10 ans se retrouver seule avec sa pancarte face aux adultes. Une personne qui ne fait pas partie du collectif PLU, qui se réunit désormais régulièrement sur le thème de l'urbanisme aulnaysien, semble en effet lui avoir demandé de s'éloigner. Je n'ai pas entendu précisément ce qui a été dit, mais c'était sans aucun doute maladroit. Mais sans doute était-il aussi maladroit de la laisser seule compte-tenu de son âge au milieu de 400 personnes dans une manifestation dont tout le monde savait qu'elle pouvait potentiellement dégénérer...
Pour conclure sur ce sujet, à titre personnel, la présence des enfants ne m'a pas causé le moindre souci et d'ailleurs nous nous sommes fait la réflexion avec un certain nombre des membres du collectif, les pancartes qu'ils portaient nous aurions également pu les tenir à la main...
Stéphane Fleury.
En partie 3 je me permettrai de répondre à l'article d'Aulnayautrement intitulé violences et propos racistes : rien vu, rien entendu, rien dit.