Première représentation de « Les Indiens sont à l’ouest » par le Créa d’Aulnay-sous-Bois
Publié le 3 Octobre 2014
QUELQUES PAS de tango dans un coin, et des cheveux que l'on tord en nattes, épaisses ou fines. Un ado ajuste sa coiffe de plumes, une fillette croque une pomme... « Quelqu'un a besoin d'aide ? », questionne en vain Catherine, dans les coulisses du Théâtre Jacques-Prévert. Mais cette maman le sait. Les jeunes chanteurs du Créa (Centre d'éveil artistique) d'Aulnay sont « très organisés, très autonomes ». « C'est un apprentissage précieux. Mes deux filles sont passées par là », glisse encore Catherine. L'une d'elles, Chloé, blonde lycéenne fine comme un roseau, se laisse coiffer par deux copines. Dans quelques minutes en ce mercredi soir, elles grimperont sur scène, pour la « générale », ultime répétition de la nouvelle comédie musicale du Créa, « Les Indiens sont à l'ouest » (dont la première représentation a lieu ce soir). Pas de quoi les faire trembler.
Camille, 14 ans, entrée au Créa « en CP », en est à son troisième spectacle. Pour celui-ci, elle devra se changer à toute allure entre deux scènes. « J'ai trois rôles : une chimiste, un Indien et une pépette de saloon ! », annonce la brunette, d'un ton malicieux. Une pépette ? Voilà un mot qu'on imagine sans peine dans la bouche de la chanteuse Juliette, qui a mis en musique le livret écrit par Christian Eymery, co-directeur du Créa. L'artiste a déjà rencontré les jeunes élèves du Créa à plusieurs reprises. « Elle est tellement drôle ! », glisse encore Camille.
Au théâtre du Châtelet à Paris en avril
La voilà, justement Juliette, déjà installée dans la salle. Avec une demi-heure d'avance sur le début de la répétition, elle s'est calée dans la rangée centrale face à la scène. Tirant discrètement sur un vapoteur aux allures de calumet, elle guette les Indiens. « J'ai le trac, avoue-t-elle. Mais je ne suis pas inquiète. Vous allez voir, ils sont assez redoutables. Quand on pense que ces enfants répètent seulement après l'école, les mercredis et les week-ends... Le résultat est impressionnant. »
Didier Grojsman, co-directeur du Créa, vient assurer la traditionnelle séance de « chauffe vocale », puis les lumières s'éteignent. Et voici que débarque François Salignac, collégien rêveur qui veut tourner un film sur les Indiens. Ses camarades de classe se prêtent au jeu du casting et du tournage. Mais les caprices de stars et les incidents techniques se multiplient. Le ton est cocasse, à l'image de ce mini-général Custer à la voix de fausset trop petit pour scruter la plaine avant la bataille. L'émotion filtre aussi, portée par un choeur fantomatique, mémoire d'un peuple indien décimé par l'homme blanc.
Sur les planches, une soixantaine d'ados et jeunes adultes donnent de la voix, jouent la comédie et dansent avec justesse et énergie. Ces Indiens décoiffent ! « Ils sont géniaux », s'extasie une spectatrice au deuxième rang. Juliette réfléchit à la suite. « Je suis déjà en train de penser à la prochaine fois », confie-t-elle.
Ce soir et demain à 20 h 30, puis dimanche à 16 heures au Théâtre Jacques-Prévert, 134, avenue Anatole-France, Aulnay-sous-Bois. Entrée : 12-18 EUR tél. 01.58.03.92.75. Le 2 avril 2015 à 20 heures et le samedi 4 avril à 16 heures au Théâtre du Châtelet, 1, place du Châtelet, Paris. Entrée : 9 à 49 EUR Billetterie en ligne.
Source : Le Parisien