Les premiers couacs des nouveaux rythmes scolaires en Seine-Saint-Denis !

Publié le 11 Septembre 2013

ecole.jpgA Romainville et à Bondy, des parents râlent face aux difficultés d’organisation des activités après les cours. Les villes parlent de période de rodage. Pour mémoire la rentrée 2013 à Aulnay-sous-Bois s’est déroulée sans changement bien que la mairie mène actuellement une concertation sur l’opportunité d’un passage à la semaine de quatre jours et demi en 2014. Affaire à suivre donc…  

Elle enrage encore. Et répète en boucle son incompréhension : « je ne vois pas pourquoi ils se sont lancés dès maintenant dans cette réforme des rythmes scolaires sans avoir les moyens de bien prendre en charge nos enfants! », râle Deborah, une jeune mère de famille.

Jeudi dernier, deux jours après la rentrée scolaire, la maman a pris peur en allant chercher sa petite Maylee, 5 ans, à la maternelle Charlie-Chaplin de Romainville. « C’était l’anarchie totale, raconte-t-elle. Des enfants pleuraient parce qu’ils n’avaient rien fait pendant une heure et demie, personne n’était là pour les encadrer. J’ai cherché ma fille pendant plus de vingt minutes dans l’école. Personne ne pouvait me dire où elle était! » Ce jour-là, pour la première fois de l’année scolaire, les enfants de ce secteur de Romainville ont testé les activités périscolaires mises en place deux fois par semaine dans le cadre de la nouvelle réforme. Et visiblement, rien n’était vraiment huilé. « Le matin même, je ne savais pas à quelle heure venir chercher mes enfants, poursuit Deborah. On n’a très peu d’information, voire aucune sur ce qu’ils font pendant ces créneaux périscolaires. Ce n’est pas du tout au point. » À Romainville on reconnaît qu’il y a eu « quelques petites difficultés dans certaines écoles » mais on espère que le rodage se fera au bout de quelques jours. « Le jour de la rentrée, nous avions 51% d’enfants inscris sur ces activités, explique-t-on au cabinet du maire. Lundi, nous avions déjà 66% d’enfants à accueillir. Du coup, il a fallu organiser les groupes un peu différemment. »

Dans les cinq villes* où la réforme a été mise en place dès septembre, on note ça et là des adaptations à apporter dans les premières semaines. Bien souvent, l’argument des effectifs d’élèves inscris aux activités périscolaires est mis en avant. Exemple à Bondy où la ville avait tablé pendant l’été sur 85% d’enfants présents. Hier, la municipalité a comptabilisé 90% d’élèves présents et jusqu’à 95% dans certaines écoles. « Nous devons faire face à plus d’enfants que prévu », assure-t-on à la mairie de Bondy où la réforme concerne 6410 élèves. « Mais ce n’est pas tout : nous avons eu environ une association sur dix absente le premier jour des activités. Il nous faut donc recruter une quarantaine d’animateurs spécialisés rapidement. » La raison de ces désistements de dernière minute? Le timing des activités de la ville — une heure quatre fois par semaine — n’est pas avantageux pour les associations qui ont préféré, pour certaines, opter pour des contrats à Parisou dans les villes alentours. « Cet emploi du temps très ambitieux a été choisi par les parents lors des réunions de consultation, se dédouane-t-on en mairie. C’était évident qu’il y aurait des couacs à la rentrée. »

La ville n’a pas non plus suffisamment anticipé le nombre de locaux disponibles, indispensables aux activités. « Nos enfants vont devoir faire leurs activités dans l’ancien centre de sécurité sociale, reconverti en annexe administrative depuis peu, rage une maman dont les deux enfants sont scolarisés à Bondy. Tout se fait dans la précipitation! » Partout, les villes tentent pourtant de rassurer les parents et les élèves. « C’est normal d’avoir un temps de rodage, juge-t-on à Aubervilliers où le premier comité de pilotage s’est réuni lundi. Tout devrait bien se caler dans les semaines qui viennent. Chez nous, les problèmes d’effectifs d’animateurs, de transferts d’enfants entre l’école et les locaux ou les soucis d’emplois du temps tant redoutés n’ont finalement pas eu lieu. Globalement, la rentrée s’est bien passée. » On ne crie pourtant pas encore victoire. Car à Aubervilliers, les professeurs des écoles s’opposent assez majoritairement à la réforme. Pas sûr qu’ils facilitent dans les mois à venir la mise en place des ateliers dans leurs salles de classes.

*Aubervilliers, Bondy, L’Ile-Saint-Denis, Le Pré-Saint-Gervais et Romainville

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Education

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