Les monstrueux immeubles en construction devant le Galion à Aulnay-sous-Bois
Publié le 6 Octobre 2014
En 2004, le ministre délégué à la Ville, Jean-Louis Borloo, lançait le processus initiant la création de l’ANRU (l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine) comme guichet unique servant d’impulsion à de vastes transformations urbanistiques. L’ambition était de restaurer en profondeur de larges périmètres d’un quartier en procédant à la réhabilitation de logements, à la résidentialisation des copropriétés pour une meilleure délimitation entre espace privé et public, à la destruction d’habitat ancien pour reconstruction en neuf, à l’introduction de logements privés dans des secteurs qui en étaient dépourvus afin de favoriser une meilleure mixité ou encore à la création de voies nouvelles dans un souci de désenclavement.
C’est ainsi que le plan de rénovation urbaine (PRU), représentant un investissement de plus de 300 millions d’euros, a radicalement transformé le quartier de la Rose des Vents à Aulnay-sous-Bois. Le résultat est visuellement spectaculaire. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les rue Edgar Degas, Christophe Colomb ou Marco Polo, sans oublier l’allée de la Bourdonnais et le petit coin de paradis constitué par les jardins du Zéphyr, pour mesurer l’étendue des changements opérés dans ce secteur de la ville. Reste pourtant encore un choc visuel à l’entrée des 3000, l’incontournable barre du Galion, vestige obsolète d’un urbanisme des années passées, qui donne une impression d’enclavement déjà marquée par la présence de la RN2.
De la destruction du Galion à la construction d’un nouveau mur de béton
Sous la mandature de l’ancien édile Gérard Ségura, annonce avait été faîte de l’intention de détruire le Galion afin de repenser totalement l’espace, en vue de créer un poumon de respiration et une perspective plus ouverte notamment en direction du parc Robert Ballanger. Cette idée semble également portée par l’actuel maire Bruno Beschizza qui compte sur un nouveau plan de rénovation urbaine (ANRU2) pour pouvoir la concrétiser. C’est pourquoi , dans ce contexte, il est plutôt difficile de comprendre la logique qui a conduit à laisser sortir de terre les programmes de construction des ilots Delacroix et Sisley rue Paul Cézanne et Cours Salvador Allende. Ces immeubles d’une taille monstrueusement démesurée sont en effet en train d’enclaver à nouveau ce quartier.
S’il est évident qu’il est nécessaire d’élargir l’offre de logements afin d’améliorer le parcours résidentiel des Aulnaysiens, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. De ce point de vue, tout le monde garde en triste mémoire la folie bétonneuse de l’ancien maire d’Aulnay-sous-Bois, dont l’implacable logique consistait à densifier systématiquement au maximum le moindre espace disponible sans tenir compte du cadre de vie existant des habitants. Dans le cas présent, au lieu d’aérer ce secteur de la ville, ces nouvelles constructions participent à l’enclaver davantage, démontrant une fois de plus de façon flagrante les mauvais choix de Gérard Ségura.