Le maire d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza prend un arrêté anti-mendicité
Publié le 2 Mai 2014
Les Roms dans le collimateur. Comme promis durant sa campagne, l’UMP Bruno Beschizza a interdit la mendicité dans six secteurs de la ville de 8h à 20h.
Cela faisait partie de ses promesses de campagne. Le nouveau maire UMP d'Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, vient de prendre un arrêté anti-mendicité (voir le texte officiel ici). Cette disposition n'avait semble-t-il encore jamais été prise en Seine-Saint-Denis.
« Durant la campagne, on m'a systématiquement parlé de ce problème. Je ne me voyais pas demander à ma police municipale d'agir, sans lui donner les moyens de le faire », indique l'élu, qui a notamment ciblé les zones proches des campements roms, établis dans le nord de la ville, et le long de l'autoroute A 3. Le sujet alimentera probablement le débat au conseil municipal qui se tient ce soir.
L'arrêté, valable jusqu'au 30 septembre prochain, évoque « le nombre croissant de personnes se livrant à la mendicité en différents endroits de la ville », « parfois de manière agressive ou avec enfants » ainsi que « les plaintes adressées par les administrés et les difficultés pour les forces de police de les gérer ».
Comme l'exige le droit, l'arrêté définit un périmètre et des horaires d'application. La préfecture de Bobigny indique n'avoir formulé « aucune objection ». Il proscrit donc les mendiants de 8 heures à 20 heures, dans six secteurs de la commune : le quartier centre-gare ; l'avenue Anatole-France ; la rue du 11-Novembre ; le secteur du Vieux-Pays ; les grands axes du nord de la ville, rues Duclos, Chagall, Cézanne, carrefour de l'Europe ; et enfin le marché du Galion, en lisière de la Rose-des-Vents. Polices nationale et municipale devraient donc concentrer leurs efforts sur ces secteurs, et en faire partir les quêteurs qu'on aperçoit aux feux tricolores ou aux portes des supérettes.
Pour Bruno Beschizza, la mesure, prise sur le modèle des villes comme Orléans ou Nice, sert clairement de prélude à l'évacuation des bidonvilles roms. L'élu a déjà pris, de concert avec le maire UDI du Blanc-Mesnil, un arrêté afin de démanteler le campement situé le long de l'autoroute A 3, qui pourrait avoir lieu prochainement.
« On n'est pas étonnés, la situation en Seine-Saint-Denis promet d'être violente », soupire François Siebecke, ancien élu Europe Ecologie et membre du collectif de soutien aux Roms d'Aulnay. L'arrêté peut faire l'objet d'un recours dans les deux mois à compter de sa publication.
Ailleurs, la disposition a parfois fait long feu. Certains arrêtés ont ainsi été annulés par le tribunal administratif, comme à la Madeleine, près de Lille (Nord). A Paris, la préfecture de police a renoncé en 2012 à reconduire plusieurs arrêtés anti-mendicité jugés peu efficaces -- avec des amendes restées largement impayées. Ils visaient notamment les quartiers des Champs-Elysées, des grands magasins et du Louvre.
Source : Le Parisien