La présidente du Front national Marine Le Pen veut détruire les cités et propose de remplacer les barres HLM par des maisons « traditionnelles »
Publié le 8 Mai 2013
C’est la dernière proposition choc de Marine Le Pen. Au cours d’un déplacement à Rozay-en-Brie (Seine-et-Marne), la présidente du Front national a tout bonnement jugé « impératif » d’organiser « la destruction des cités construites dans les années 1955 à 1970 » et de les remplacer « par un habitat de taille et d’esthétique traditionnelles ». La proposition figure déjà telle quelle dans le programme du FN, mis en ligne sur le site Internet du parti. Il faudra, peut-on lire, veiller « à l’intégration de l’urbanisme et de l’architecture dans l’environnement naturel et le respect de nos traditions architecturales ». Concrètement, a expliqué Marine Le Pen au cours de sa conférence de presse d’hier, « vous n’allez pas mettre une maison alsacienne en Bretagne, une maison bretonne en Provence et une maison provençale en Alsace ».
C’est que, selon la présidente du FN, « s’il y a des municipalités qui sont exigeantes » et qui respectent « une unité esthétique », ce n’est pas le cas partout. En Seine-Saint-Denis, par exemple, « il y a moins de culture architecturale que dans d’autres régions ». Selon elle, il faudrait donc éviter de donner à ce département — le plus pauvre de France — « une architecture traditionnelle de bétonnage ». « Parce qu’en fait, conclut-elle, c’est ça le problème. »
La réplique du département visé n’a pas tardé. Stéphane Troussel, le président socialiste du conseil général de Seine-Saint-Denis, s’est insurgé contre ces « idées simplistes ». Signifiant à Marine Le Pen que « l’histoire de l’architecture ne s’était pas arrêtée aux huttes gauloises », il a dénoncé une prise de position d’« un niveau rare de bêtise, d’incompétence et de violence ». « Sans doute n’a-t-elle jamais entendu parler de Le Corbusier ou de Niemeyer (NDLR : qui ont œuvré en Seine-Saint-Denis) », a-t-il grincé.
Source : Le Parisien