La poubelle cramée et éventrée d’Aulnay-sous-Bois
Publié le 15 Octobre 2012
Ne reprenons pas ici le sempiternel débat autour des faits divers. A savoir, faut-il en parler ou pas ? Il n’est cependant pas interdit d’ouvrir les yeux sur une certaine réalité et d’écrire tout de même que quelques mots clés astucieusement choisis et bien placés dans un titre d’article tels que vol, incendie, meurtre, drogue, braquage, disparition d’enfant par exemple augmentent de façon mécanique la frénésie de clics des internautes sur un blog de Seine-Saint-Denis. Faut-il chercher dans cette constatation indiscutable les racines d’un mal être sociétal local profond ou bien encore les conséquences d’une augmentation du flux d’informations qui induit pour se faire remarquer dans la masse de chercher immanquablement le buzz ? Bien malin qui pourrait répondre.
En attendant pour tenter d’étayer notre propos, prenons cette poubelle cramée et éventrée rencontrée ce matin rue Anatole France sur le chemin de la gare d’Aulnay-sous-Bois. Elle a infiniment plus de chances d’attirer davantage de visiteurs sur notre site qu’une note sur le TSCG. Il est vrai que Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance ce n’est pas très engageant. Pourtant cet amas de détritus une fois nettoyé par l’équipe des agents municipaux affecté à la propreté ne sera bientôt qu’un lointain souvenir alors que le pacte européen qui inscrit dans le marbre la rigueur budgétaire des Etats de l’Union risque de nous forcer à serrer la ceinture pendant encore bien des années.
Tout est donc question de mesure, de recul et de manière de présenter les choses. A ce titre une poubelle cramée et éventrée n’est évidemment pas un spectacle visuel très réjouissant mais ce n’est pas non plus la fin du monde. Faut-il ainsi convoquer séance tenante Gwenaël Bourdon et une flopée de photographes du journal Le Parisien pour tirer la sonnette d’alarme et lui expliquer que la réputation et l'image du quartier Vieux-Pays, de la commune ou même carrément du département entier sont en jeu dans cette affaire? Faut-il aussi en profiter au passage pour exploiter opportunément la situation et faire de la récupération politique locale de bas étage en glissant insidieusement le message subliminal suivant : cette poubelle cramée et éventrée c’est la faute du maire Gérard Ségura après tout, non ?!
Bien entendu avec un minimum d’objectivité et en prenant un peu de hauteur sur les sujets traités tout cela n’est pas très sérieux. Mais quelques-uns pour écrire des articles à sensation ou prétendument polémiques s’émeuvent d’un papier gras traînant par terre en omettant pourtant d’exposer les véritables enjeux et leur mécanique. Il en va de la propreté comme de l’urbanisme de la ville par exemple. A trop vouloir faire les poubelles des autres on en oublie les siennes. Et dire que ceux-là même aspirent à représenter une alternance crédible en 2014. Pour le moment, ils ont le cheveu court et les idées aussi. Certes ce n’est pas si grave, mais ce n’est pas parce que certains rédacteurs de blogs ne sont pas très exigeants que les lecteurs n’ont pas le droit de l’être…
A ce propos vous pouvez lire un excellent article de David Burlot posté sur son blog ici.