Fin des trains directs à Aulnay-sous-Bois depuis le 2 septembre 2013 : le RER B c’est comme le métro !
Publié le 3 Septembre 2013
Depuis hier, c’est un train toutes les 3 minutes aux heures de pointe entre Paris-Nord et Aulnay. Les voyageurs attendent de voir à l’usage.
«Rien ne sert de courir, il suffit de prendre le prochain train. » Sur les panneaux d’affichage de toutes les gares du RER B nord, agrémentés d’un petit lapin surmonté d’une carapace de tortue, la SNCF a lancé hier matin le nouveau cadencement de ses rames. Les usagers les plus étourdis pourront voyager en toute tranquillité. Le parcours est simplifié avec des arrêts dans toutes les gares aux heures de pointe. Les seize stations de la ligne ont été rénovées et bardées de caméras et d’écrans d’information, la signalisation a été entièrement refaite. Un investissement de 260 M€ et cinq ans de travaux. Depuis hier, il y a plus de rames. Entre Paris-Nord et Aulnay, un train entre en gare toutes les 3 minutes en heure de pointe (un toutes les 7 minutes 30 en heures creuses), et au nord d’Aulnay, un toutes les 6 minutes aux heures de pointe (un toutes les 15 minutes en période creuse).
Sur l’une des lignes les plus chargées du réseau Ile-de-France (300000 voyageurs quotidiens dans sa partie nord), certains respirent, d’autres râlent — les trajets sont plus longs depuis Aulnay faute de trains directs — et beaucoup attendent de voir à l’usage. A la gare de La Courneuve, hier matin, Nadine est doublement désorientée. Elle reprend le travail et découvre la nouvelle fréquence des RER. « C’est un peu compliqué », confie cette employée d’un grand magasin à Paris, les yeux rivés sur sa montre, tout en essayant de déchiffrer le nouvel ordonnancement des trains. Désormais, les écrans n’indiquent plus les horaires, mais le temps d’attente. Aux heures noires, cette habituée apprécie de voir défiler les RER aussi souvent que les métros. Tous les matins, elle entamait une course contre la montre. « C’est mieux car maintenant je dois pointer au travail et je n’aurai plus le droit à l’erreur. » Comme beaucoup de banlieusards, elle a subi les retards répétés sur la ligne. « Au lieu des 20 min, précise Nadine, il m’est arrivé de mettre 1 heure, car ça bloquait souvent. »
Avec ce plan Nord B + la SNCF espère enrayer la galère quotidienne des Franciliens. « C’est un projet de longue haleine de plus de dix ans, consécutif à la hausse très importante du trafic voyageurs, + 2 à 3% tous les ans, notamment en raison du développement économique de la Plaine Saint-Denis », souligne Bénédicte Tilloy, directrice générale des activités SNCF Transilien. « Ces nouveaux aménagements permettront de fiabiliser les temps de parcours, la desserte est simplifiée et renforcée. » Elle vise précisément à réduire le temps de stationnement en gare de ses rames. « Cela va permettre d’améliorer la fluidité », ajoute-t-elle.
Cinq fois plus de trains à Drancy et au Blanc-Mesnil
Ces changements ont au moins fait deux heureux : les maires du Blanc-Mesnil et de Drancy. Depuis des années, ils bataillaient pour une meilleure desserte de leurs communes. Leur vœu est exaucé. Depuis hier, cinq fois plus de trains s’arrêtent dans ces gares : avec vingt trains par heure, en début de matinée et en soirée, contre quatre auparavant. « Quand il se produisait un incident, nos gares servaient de variable d’ajustement et elles sautaient », se souvient Didier Mignot, maire (PC) du Blanc-Mesnil, qui a déposé plainte contre la SNCF il y a quelques mois. « C’était une vraie galère pour les gens. Certains ont perdu leur boulot. Blanc-Mesnil était sur une liste noire. »
Source : Le Parisien