Déjà plus de 100 mariages gays en Seine-Saint-Denis
Publié le 1 Janvier 2014
Cela n’a pas vraiment changé la donne. Depuis leur mariage, célébré à Bobigny le 22 juin dernier, Bruno et Michel continuent de roucouler. Comme ils le font depuis vingt-cinq ans. « C’est surtout le regard des autres qui a parfois changé, estime Bruno. Pour certaines personnes, comme des collègues par exemple, notre union officielle est une sorte de reconnaissance qui régularise nos longues années de vie commune. Ils portent un regard admiratif sur notre mariage. »
Comme Bruno et Michel, plus de 100 couples homosexuels se sont unis en Seine-Saint-Denis depuis le passage de la loi, le 18 mai dernier. « Nous avons choisi de nous marier en banlieue, à Bobigny, car si c’était avant tout un acte personnel et collectif, notre union était aussi politique, poursuit Bruno. Ce jour-là, l’association Aides dont nous faisons partie organisait son congrès à Bobigny sur le thème de la banlieue. Ce n’est jamais facile d’être homosexuel dans les banlieues populaires où cela reste très stigmatisé. Alors organiser un mariage gay à Bobigny était particulièrement symbolique. »
14 cérémonies enregistrées à Montreuil
Leur union aura d’ailleurs été la seule dans la ville-préfecture. Et, dans une commune sur quatre du département, aucun mariage gay n’a encore été célébré.
Au contraire, à Montreuil, on totalise le plus grand nombre d’unions de personnes du même sexe avec 14 mariages célébrés depuis la mi-mai. La raison de ce succès? « Peut-être tout simplement parce que c’est une grande ville, sourit-on au cabinet de la maire EELV Dominique Voynet. Après, faut-il avoir une interprétation politique parce que la maire a soutenu activement la loi, je ne suis pas si sûr. Mais peut-être… »
A deux pas de Montreuil, le maire PS des Lilas, Daniel Guiraud, qui a officié sept des onze mariages homosexuels enregistrés en 2013, se souvient avant tout de l’émotion ressentie par toute l’assistance lors du premier mariage gay de la ville. « J’ai marié Gilles et Didier vers la fin juin, environ un mois après le passage de la loi, raconte-t-il. C’était le jour de la Gay Pride et, après la cérémonie, le cortège est parti rejoindre la fête. »
Et si dans toutes les villes du département les équipes municipales communiquent presque immédiatement le nombre de mariages homosexuels, le maire UMP de Gagny Michel Teulet s’en étonne. « Pour moi, c’est un mariage républicain comme un autre alors je ne tiens pas de listing, lance celui qui s’est opposé à la loi. Il faudrait ressortir tous les actes de mariage un à un pour savoir si nous en avons célébré trois, quatre ou même huit! Ce n’est pas normal de tenir de telles listes… »
Source : Le Parisien