Aulnay-sous-Bois : mon conseil de quartier, chronique d'une mort annoncée.(Partie1/2).
Publié le 8 Mars 2010
Première partie : La démocratie locale et participative d'Aulnay-sous-Bois, un malade pas vraiment imaginaire...
En rejoignant mon conseil de quartier Vieux-Pays-Roseraie-Bourg, j'ai adopté une attitude toute britannique, le fameux "wait and see". Observons et voyons ce qui se passe. Certains de nos élus n'ont pas eu la même réserve, et n'ont pas hésité à claironner haut et fort qu'avec la démocratie locale et participative la manière de faire de la politique à Aulnay-sous-Bois allait fondamentalement changer. Décidemment on allait voir ce qu'on allait voir ! Ce volontarisme affiché a fait la une du magazine de communication municipale Oxygène. Le numéro 38 du mercredi 20 mai 2009 en est l'illustration éloquente : les habitants allaient devenir acteurs de leur ville. Formule très prometteuse.
De simple machine à consommer des tracts distribués sur les marchés en période électorale pour glisser un bulletin dans une urne, le citoyen se voyait offrir la possibilité d'élaborer avec les élus les projets de la ville. C'est en tout cas ce que déclarait Philippe Gente, 18éme adjoint à la démocratie participative en page 3 "Informer la population, se concerter et élaborer avec elle les projets de ville". Lors de notre réunion mensuelle de quartier en février 2010, c'est un véritable ras-le-bol qui s'est manifesté autour de la table. Les délégués ont clairement exprimé leur mécontentement face à l'immobilisme de cet outil qui ne nous mène nulle part.
Certes, nous nous réunissons, mais nous perdons notre temps puisque nous n'avons aucune réponse à nos questions. Premier exemple, un projet de maison associative au 57 rue Jules Princet présenté et voté en conseil de quartier le 8 juin 2009. Aucune réponse pendant des mois jusqu'en février 2010 où Grégoire Mukendi, notre co-président, annonce froidement que les coûts de rénovation s'élèvent à 200 000 euros et qu'il est plus simple de raser la maison. Et puis celle du 59 aussi. Comme cela on pourra construire. Second exemple de la soirée, la rue des Saules. Depuis juin 2009, le groupe de travail a adressé des questions très précises aux services de la Municipalité ( objet des préemptions, incidences sur le zonage au niveau du plan local d'urbanisme en fonction de l'aménagement final, coûts de financement... ). Pas la moindre réponse évidemment.
J'ai dit d'un ton ironique qu'une construction serait achevée sur ce terrain que nos questions seraient encore là sur le formulaire officiel de demandes issues du conseil de quartier ! Las d'attendre des réponses à nos questions, nous avons donc élaboré notre propre projet suite à la réflexion conjuguée d'une centaine de familles du quartier via des questionnaires et un groupe de travail réunissant jusqu'à soixante personnes. Ce n'est pas rien ! Ce projet nous l'avons présenté en conseil de quartier en janvier 2010 et il a été accueilli dans un enthousiasme général. Ce projet tient la route et en plus l'argumentaire pour le défendre s'appuie sur les propres promesses électorales de l'équipe municipale en place !
Depuis, le collectif de la rue des Saules a reçu un soutien de poids en la personne d'Alain Amédro 5éme adjoint à l'urbanisme, mais aussi celui d'autres formations politiques ayant souligné la démarche démocratique particulièrement exemplaire... Pourtant, lors de la réunion mensuelle de février 2010, une personne autour de la table, visiblement bien renseignée nous a expliqué qu'un autre projet était déjà à l'étude en mairie. C'est un équipement pour l'association Toulouse-Lautrec avec comme maître d'œuvre l'OPH... Ce qui est incroyable c'est qu'Alain Amédro lui-même n'est pas au courant de ce projet !
Quant à nous, nous avons l'impression d'être littéralement pris pour des idiots ! Non seulement nous n'avons pas de réponses à nos questions, mais la mairie élabore dans le dos des habitants et de l'adjoint à l'urbanisme son propre projet ! Lorsque l'on met en perspective cette situation et les paroles de Monsieur Gente en page 3 d'Oxygène : "L'époque où les mairies décidaient seules est révolue !" on constate combien la démocratie locale et participative aulnaysienne est dans un triste état...
A suivre seconde partie : On achève bien les chevaux...
Stéphane Fleury