Aulnay-sous-Bois fait revivre la guerre 14-18

Publié le 15 Janvier 2014

14-18.JPGL’endroit n’a pas été choisi au hasard. La ferme du Vieux-Pays, à Aulnay-sous-Bois, a servi de lieu de cantonnement de soldats durant la Première Guerre mondiale. Cent ans plus tard, ce sont ces mêmes murs qui accueillent l’exposition « le Chemin des drames, vie et mort du poilu pendant la Grande Guerre » jusqu’au 25 janvier. Les puristes retrouveront évidemment les uniformes bleus, les armes — des baïonnettes ou encore ces cruelles fléchettes, lancées depuis des avions pour transpercer les casques —, un taxi de la Marne qui a servi pour rejoindre le front. Les profanes auront peut-être la gorge nouée en découvrant ces objets du quotidien des soldats, un miroir et ses ustensiles de rasage, ces coupe-papiers ou ces petits avions confectionnés avec des douilles ou des obus par les soldats, tuant l’attente entre deux batailles. Mireille, une Aulnaysienne de 66 ans, reste interdite devant l’une de ces vitrines. « Ce coupe-papier, j’ai presque le même! » sourit-elle, émue. Avec précaution, elle tire de son sac une lame finement ciselée au reflet cuivré, enveloppée dans un mouchoir. « C’était au grand-père de mon mari, qui a fait la Grande Guerre », montre-t-elle. « Cette exposition, elle me parle. Beaucoup de familles ont des souvenirs comme celui-ci qu’il faut se passer de génération en génération. C’est important que les plus jeunes voient cela », confie la retraitée, séduite aussi par la scénographie.

Le visiteur suit en effet un parcours labyrinthique aux hautes parois qui évoque les tranchées. Les vitrines, les photos côtoient des œuvres d’artistes contemporains, comme ces « Fusillés » de Jacques Trouvé, ce portrait de Jaurès par Michel Quarez ou ces gueules cassées peintes par Sylvain Collomb… Un siècle les sépare et pourtant les tableaux et les 230 objets présentés se répondent, se marient. C’est l’audacieux pari qu’a voulu relever Noël Coret, commissaire général de cette exposition mais aussi 
président du Salon d’automne, grand rendez-vous de l’art à Paris.

Ce « Chemin des drames » est pour lui une histoire d’amitiés. La première, avec Richard Williams, arrière-petit-fils du président des Etats-Unis Theodore Roosevelt qui assistera vendredi au vernissage; la deuxième, avec un collectionneur fou qui a des attaches à Aulnay et qui voulait montrer le fruit de trente ans de passion. « Avec l’historien Alex Courban et nos deux scénographes, c’est une œuvre collective. Nous voulions transmettre cet héritage aux plus jeunes sans les ennuyer, avec un message de paix », explique Noël Coret. A Aulnay déjà, le jeune public est au rendez-vous, cinq cents écoliers sont inscrits pour visiter l’expo déjà réservée pour d’autres dates par les municipalités de Champigny (Val-de-Marne) et Tremblay.

Pour l’occasion, les archives municipales ont elles aussi exhumé quelques petits trésors, comme ces cartes postales d’Aulnay qui était une ville d’arrière-front. C’est ici que travaillaient les boulangers réquisitionnés pour faire le pain des soldats. La ville a aussi accueilli des milliers d’Indochinois des colonies pour remplacer les hommes aux champs, comme en témoignent d’étonnants clichés.

Jusqu’au samedi 25 janvier, à la Ferme du Vieux-Pays, 30, rue Jacques-Duclos. Entrée libre de 9 heures à midi et de 13h30 à 17h30.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Culture

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