Aulnay-sous-Bois pendant la guerre 14-18 (1)
Publié le 23 Février 2016
A la veille de la guerre 14-18, Aulnay-sous-Bois est déjà une petite ville et sa croissance démographique se double d’un bouleversement socio-professionnel. Suite à l’arrivée d’une halte de la ligne de chemins de fer Paris-Soissons après la guerre de 1870, le village endormi d’à peine 1000 habitants a vu sa population multipliée par dix quarante ans plus tard. C’est ainsi que les champs du Nord et la forêt du Sud ont cédé peu à peu la place à de nombreux lotissements.
La population jeune et dynamique s’intègre dans le développement de la région parisienne. Employés (28%) et ouvriers (14%) côtoient une minorité de travailleurs agricoles (6%), pourcentage exactement équivalent à celui des employés de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord.
Dans la ville, commerces et artisans emploient une nombreuse main-d’œuvre, souvent féminine, et le système de la sous-traitance s’instaure déjà dans la confection. Le bon air d’Aulnay explique aussi la présence d’un important contingent de nourrices gardant des enfants parisiens.
L’agglomération possède un véritable centre où cohabitent, près de la gare, la Mairie, la Poste, les nouveaux groupes scolaires et le marché de plein air. En 1913, la nouvelle église de Saint-Joseph du Bois offrira un lieu de recueillement aux habitants du Sud, en écho à l’église gothique de Saint-Sulpice, centre du Vieux Bourg. Les Aulnaysiens seront tous inhumés au « Vieux-Pays » même si les élus de l’époque étudient la possibilité d’un cimetière au « Parc ».
Le début de l’été 1914
Le conseil municipal Aulnaysien travaille à régler tous les problèmes de voierie, car les lotissements sont fréquemment implantés dans des sols humides, le plus souvent non drainés et desservis par des chemins défoncés.
La forte personnalité du Maire Isidore Nérat permet de donner une orientation sociale au budget. Le principal poste des dépenses regroupe frais d’hospitalisation et aides aux familles nombreuses.
Les activités culturelles sont encouragées. Des prix sont destinés aux écoliers. L’Union Musicale, les Amis Gymnastes, la Fraternelle, le Théâtre aux Champs et les Femmes de France (Croix Rouge) multiplient les spectacles récréatifs.
Dans toute la France, une population jeune et moderne, mieux nourrie, alphabétisée, accède progressivement aux biens de consommation et peut espérer une ascension sociale. Pourtant la société s’attend à un conflit avec l’Allemagne qui a pris le contrôle de l’Alsace et la Lorraine en 1870 et veut sa place dans le cercle fermé des grandes puissances.
L’engrenage fatal se déclenche le 28 juin, mais l’assassinat de l’Archiduc d’Autriche, bien loin, dans les Balkans, ne semble annoncer pour l’opinion qu’un conflit austro-serbe.
Le 1er août, l’Allemagne et la France décrètent la mobilisation générale. Le 2 août, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie, puis à la France. Le 4 août, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne dont les troupes envahissent la Belgique, pourtant neutre.
En France, la mobilisation se fait dans l’ordre. La guerre doit être courte, une sorte d’aventure excitante débouchant sur un retour rapide et glorieux…
A suivre épisode 2 : Aulnay-sous-Bois entre dans la guerre !
Source : Le C.A.H.R.A (Cercle Archéologique et Historique de la Région d’Aulnay-sous-Bois) avec nos remerciements et notre gratitude.