Un documentaire va montrer les coulisses de la grève à l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois

Publié le 10 Avril 2014

DocPSA.jpgCaméra colée à l'œil, elle s'est glissée plus d'une fois à l'intérieur de l'usine PSA... en jouant au chat et à la souris avec les cadres chargés de mettre dehors les intrus. La documentariste Françoise Davisse a suivi durant plus de deux ans des syndicalistes et salariés du site industriel d'Aulnay -- dont la fermeture est en cours --, et s'apprête à en tirer un documentaire. Le film est en cours de montage et a été largement financé par le « crowfunding » (appel au financement participatif sur Internet)*. Il devrait sortir au cinéma cet automne, ainsi que sur quelques chaînes de télévision locale.

La réalisatrice assure que le film ne prend pas parti

Compagne du maire (PC) de Saint-Denis, Françoise Davisse est entrée rapidement en contact avec Philippe Julien, conseiller municipal sous l'étiquette Lutte ouvrière au sein de la commune, mais aussi délégué syndical CGT à l'usine PSA. « La CGT avait dévoilé le plan secret de la direction(NDLR : une note planifiant la fermeture de l'usine) en juin 2011. J'ai commencé à les suivre en novembre. » A l'époque, la direction du groupe automobile assurait que la disparition du site d'Aulnay n'était pas d'actualité. « On était en pleine campagne présidentielle. Les militants de la CGT ne se faisaient aucune illusion sur la fermeture. » En collant aux talons des syndicalistes, Françoise Davisse a pu filmer les réunions, la préparation de la grève déclenchée en janvier 2013, des manifs, mais aussi les rencontres avec les ministres, le PDG de PSA, ou encore les difficiles négociations de fin de conflit... Elle s'est également attachée à suivre de simples ouvriers, s'engageant dans la grève. « Ce n'est pas une chronique, mais une aventure humaine », explique-t-elle. « Ceux qui se sont battus ont gagné un peu plus d'argent (NDLR : une indemnité de 19 700 € a été versée à une partie d'entre eux) et surtout, je les ai sentis bien plus en forme que les autres salariés , même à la fin. » Françoise Davisse assume volontiers d'être une militante. En 2004, elle avait réalisé le film « Des gens comme nous », qui suivait les démarches d'habitants de Saint-Denis dénonçant des violences policières. Mais elle assure que ce documentaire ne sera pas partisan. « Je ne l'ai pas fait pour convaincre, mais pour que chacun se demande : Qu'aurais-je fait à leur place  ? » * Les donateurs peuvent encore adresser leurs chèques à l'adresse suivante : Films du Balibari, 23, rue de Cronstadt, 75015 Paris.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Emploi

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