Quel climat à la fin du siècle ?

Publié le 22 Décembre 2009

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En quoi le climat a-t-il évolué ?

Depuis 1900, une hausse moyenne de près de 0,8°C a été enregistrée dans le monde et la cadence actuelle est de +0,2°C par décennie. Ce réchauffement est plus important sur les continents que dans les océans, et s'amplifie lorsqu'on monte en latitude. La répartition des précipitations est modifiée, augmentant les contrastes de disponibilité en eau. Le réchauffement entraîne par ailleurs la fonte de la couverture neigeuse des montagnes et de l'océan arctique, ainsi qu'une dilatation des océans. Au final, ces deux phénomènes engendrent une hausse du niveau des océans de 3mm/an, mesurée par satellite. Ces changements se poursuivent et s'accélèrent. On a assisté en cinquante ans à une évolution qui aurait lieu naturellement à l'échelle du millénaire.

 


Et en France ?

 

La température moyenne s'est élevée de 0,95°C depuis 1900, les contrastes d'humidité entre le Nord et le Sud se sont amplifiés et les phénomènes violents semblent plus fréquents (inondations, canicule). Mais l'essentiel se joue au niveau mondial, avec un accroissement des déséquilibres, notamment pour l'accès à l'alimentation. Les pays les moins vulnérables, comme la France, pourraient alors subir l'afflux de réfugiés climatiques.

 


Comment prévoit-on les évolutions futures ?

 

Les projections du climat futur sont basées sur des modèles validés sur le climat passé. Ils ne donnent pas une prévision directe mais des prévisions moyennes à l'échelle de dix ans. Il existe une vingtaine de modèles intégrant l'ensemble des processus physiques connus qui influencent le climat. A partir d'un scénario de développement socioéconomique, les modèles prévoient l'évolution physique de l'atmosphère, de l'océan et de la cryosphère. Pour chaque scénario, le croisement des données des modèles permet d'élaborer des prévisions et de calculer l'incertitude.

 


Quels sont les différents scénarios envisagés ?

 

Avec un développement conservant la cadence actuelle, le réchauffement moyen du globe serait de 4,5°C en 2100. Les autres scénarios sont basés sur des objectifs de limitations du réchauffement, respectivement à 2°C et 3°C. On pense que les dommages liés au changement climatique seront limités si on ne dépasse pas +2°C, ce qui constitue le seuil de réchauffement à la base des négociations à Copenhague. Or ce scénario implique un plafonnement des émissions mondiales de CO2 avant 2015, alors qu'elles croissent à une cadence exponentielle.

 


Quels sont les facteurs d'incertitude ?

 

L'incertitude liée aux modèles est une incertitude scientifique mesurable. Mais c'est le scénario socioéconomique qui déterminera le climat à la fin du siècle. Il repose sur des hypothèses démographiques, politiques et économiques. Cette incertitude là n'est pas mesurable.

 

Source : Gilles Sommeria, expert de l'Organisation météorologique mondiale, secrétaire adjoint du Giec in la France Agricole 4 décembre 2009 Hebdomadaire n°3312.

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Environnement

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