Les habitants du 93 : sportifs, mais pas trop !

55 % des habitants du 93 pratiquent une activité sportive régulièrement contre 63 % en Ile-de-France. Un retard lié notamment au manque de temps et d'argent, selon une étude.

Sportifs, les habitants de Seine-Saint-Denis ? Pas assez à en croire la dernière étude de l’Institut régional de développement du sport (IRDS), publiée ce mois-ci. Pendant trois ans, l’IRDS a passé au crible les habitudes sportives de 12500 Franciliens dont 1500 résidants de Seine-Saint-Denis.

Moins actifs que nos voisins. 

Seuls 55% des habitants du département pratiquent une activité sportive régulière contre 63% dans le reste de l’Ile-de-France. Le choix des disciplines estégalement plus restreint. Les Séquanodionysiens pratiquent en moyenne 2,9 activités dans l’année, contre 3,3 pour leurs voisins. Pourquoi ce retard? Les principales raisons invoquées sont le manque de temps, les problèmes d’horaires et le désintérêt pour les activités sportives. L’argent pèse aussi, notamment pour les activités encadrées. La hausse de la fréquentation de certains sites, comme le parc interdépartemental des sports, montre cependant qu'il y a une envie de se dépenser dans la population.

Les femmes et les ouvriers derrière les hommes et les cadres. 59% des hommes interrogés pratiquent un sport, contre seulement 51% des femmes. Une différence que l’on retrouve au niveau national, contre laquelle les collectivités locales tentent de lutter. La ville de Bobigny a par exemple organisé la semaine dernière la quatrième édition de Femmes, osez le sport! Des activités sportives étaient proposées gratuitement aux femmes. « Encore aujourd’hui, les femmes travaillent, mais doivent également gérer la majorité des tâches ménagères du foyer. Elles n’ont pas le temps et pas le réflexe de faire du sport. On veut tenter de les aider et de leur montrer quel bien-être cela peut leur procurer », explique Laure Quint, coorganisatrice de l'opération. Selon les catégories socioprofessionnelles, les disparités se retrouvent également. 65% des cadres interrogés sont sportifs contre seulement 45% des ouvriers.

En solo plutôt qu’encadré. 40% des sportifs du 93 pratiquent leur activité en solo contre 30% de manière encadrée. Une façon de pouvoir faire du sport n’importe quand, comme on veut, à son rythme et en famille. Les ouvriers et les personnes peu diplômées évoquent aussi des raisons financières qui les empêchent de rejoindre des clubs. La Seine-Saint-Denis a le taux de licences le plus faible de la région avec 12,4 licences pour 100 habitants contre 21,4 dans le reste de la région. Et depuis 2000, le nombre de licences augmente moins vite que la population (+ 4% contre + 9%).

La nage et la marche ont la cote. La natation arrive en tête des activités pratiquées (45%), suivie de la marche, du vélo et de la course à pied. Le golf, l’équitation et l’escalade arrivent en dernier. Le football reste en 2010 l’activité encadrée la plus pratiquée avec plus de 30000 licences. Suivent le tennis (plus de 17461), le judo (8810) et le handball (5413).

Un parc d’équipement ancien. Un tiers des équipements a plus de 35 ans. La Seine-Saint-Denis est également mal pourvue avec 14,8 équipements pour 10000 habitants. En Ile-de-France, seul Paris fait moins bien. Un plan de rattrapage de 72 M€, financé notamment par l’Etat et le département, doit permettre de réhabiliter ou de créer 74 terrains en gazon synthétique, de tennis et gymnases d’ici cinq ans.

Source : Hélène  Haus. Le Parisien du mercredi 2 mai 2012.