Le maire sortant socialiste Gérard Ségura a-t-il déjà perdu Aulnay-sous-Bois ?
Publié le 25 Mars 2014
LE SCÉNARIO d'une élection n'est jamais écrit à l'avance. C'est en tout cas ce dont les militants socialistes, réunis hier soir à Aulnay, tentent de se convaincre. Mais le maire sortant (PS) Gérard Ségura est décidément en délicate posture. Arrivé en deuxième position lors du premier tour, il devra faire face dimanche prochain à une droite rassemblée, rêvant de reprendre une ville perdue en 2008.
L'UMP et l'UDI fusionnent
Hier matin, le centriste Jacques Chaussat, arrivé troisième avec 14,4 % des voix, s'est rangé derrière le candidat UMP Bruno Beschizza, en tête avec 41,3 %. Six places d'élus ont été réservées à l'UDI, dont trois de maires-adjoints. Voilà de quoi mettre un peu de baume au coeur du centriste : « Nous avons fait un beau score. On n'a jamais tout ce qu'on souhaite », glissait hier le conseiller général qui avait un temps cru pouvoir prendre la tête du peloton.
Gérard Ségura aura du mal à renverser la tendance. Son appel au soutien de « tous les candidats de gauche » semble résonner dans le vide... Alain Amédro, candidat Europe Ecologie, se refuse à donner la moindre consigne de vote aux électeurs qui lui ont accordé 9,1 % des voix. « On est face à une gauche désavouée et une droite dure. On sait déjà qu'on est dans l'opposition », affirme l'élu régional, pour qui « la défaite de Gérard Ségura est acquise ». Le soutien ne viendra pas non plus de Moktar Farhat, qui ne donnera « aucune consigne », lui non plus. Candidat sans étiquette, ce dernier a fait un score non négligeable, dépassant les 5 %. Dans les quartiers nord, il a sans doute capté une partie des voix qui s'étaient portées en 2008 sur Gérard Ségura.
Le maire PS mise sur les abstentionnistes
Celui-ci a pâti d'un double phénomène. Une forte mobilisation de l'électorat de droite, dans les quartiers pavillonnaires : dans le canton sud, il ne recueille que 16,47 % des voix, tandis qu'un électeur sur deux a voté Beschizza. Quant à l'électorat de gauche, il a boudé les urnes. L'abstention, qui atteint 48,8 % sur l'ensemble de la ville, culmine à 53 % sur le canton nord, où Gérard Ségura avait fait le plein des voix il y a six ans... et où il est cette fois au coude à coude avec l'UMP. L'analyse des scores semble redonner un peu de courage au camp socialiste : « Il faut trouver 2 500 voix parmi les abstentionnistes de gauche. C'est faisable. Certains regrettent déjà aujourd'hui de ne pas être allés voter », assure-t-on dans l'entourage du maire sortant. « On va essayer de convaincre notre entourage de se mobiliser pour Gérard Ségura », confiaient dimanche soir Fatou et Ibtissam, deux habitantes trentenaires de la cité de la Rose-des-Vents, effrayées du retour annoncée de l'UMP. « On a vécu 25 ans avec la droite, on a senti la différence. Il y avait une barrière dans la ville », assure Fatou. Mais dans le camp d'en face, on est tout aussi mobilisé : « On va se battre pour le second tour. Le changement c'est maintenant », ironisait dimanche un partisan de l'UMP.
Source article : Le Parisien / Photo : Wikipédia