Le déraillement d’un wagon de produits chimiques à la gare de triage de Drancy relance la polémique sur la dangerosité du site !

Publié le 12 Décembre 2013

drancy-gare.jpgVers 8h15, hier matin, les sirènes de la gare de triage de Drancy retentissent. Rapidement, six ou sept véhicules de pompiers et des policiers se rendent à proximité des voies ferrées, rue Anatole-France, où un wagon de produits chimiques a déraillé. Les riverains commencent à s’inquiéter, ainsi que la mairie, qui conseille à la direction du collège Anatole-France, tout proche, de garder ses élèves dans les classes. La SNCF lance son plan d’urgence interne (PUI) et un périmètre de sécurité est établi par la préfecture. Fort heureusement, le scénario catastrophe s’arrête là. A 9h40, l’alerte est levée. Aucun drame n’est à craindre : le wagon, censé transporter de l’acide chlorhydrique, était vide. Seule une roue a sauté du rail, sans doute après un choc avec un autre wagon. L’enquête technique de la SNCF le déterminera.

Mais cet incident finalement sans gravité n’a pas manqué d’alimenter les peurs autour de la gare de triage, site majeur du fret ferroviaire francilien, où transitent chaque année près de 250000 wagons de marchandise, dont 13000 chargés de matières dangereuses. « Ça m’a fait très peur. On entendait les consignes au micro qui disaient d’évacuer le site », confie Sébastien, qui tient le bar-tabac de la gare avec son père, juste au-dessus des voies. « On ne se sent plus en sécurité, ajoute Marco, Drancéen depuis dix-sept ans. Samedi dernier, déjà, il y a eu un déraillement. Il n’y a pas eu d’alarme, ils ne veulent pas que le voisinage se révolte. »

La gare de triage est revenue sur le devant de la scène il y a près de deux ans quand une étude a identifié des risques potentiels sur le secteur. Cela a conduit le préfet à prendre un arrêté interdisant toute nouvelle construction dans un périmètre de 630 m autour de la gare. Depuis, élus et habitants sont mobilisés pour dénoncer les dangers du site. « Il y a quatre ou cinq incidents de ce type chaque année, indique-t-on à la préfecture. Avant, ils passaient inaperçus, mais nous avons baissé le seuil d’alerte il y a deux ans. L’opérateur est désormais obligé de déclencher le PUI, ce qui implique les sirènes, les pompiers et le bouclage du secteur. » Hier, c’était le premier PUI déclenché depuis une fuite de gaz mercaptan, en mars dernier.

« Ce qui s’est passé confirme le danger que nous dénonçons depuis deux ans, déplore Jean-Christophe Lagarde, député-maire (UDI) de la commune. Que se serait-il passé si le wagon avait été plein? Derrière l’acide chlorhydrique, il y avait un wagon de nitrate d’ammonium. Le même mélange qui a provoqué l’explosion d’AZF, à Toulouse en 2001. Je souhaite que l’on aille trier ailleurs les matières dangereuses avant qu’une catastrophe n’arrive. »

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Environnement

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