La crèche rue de Toulouse à Aulnay-sous-Bois sera démolie

Publié le 7 Mai 2014

creche-toulouse.jpgDes murs de béton brut, percés de larges ouvertures, sans toit ni fenêtres, émergeant derrière des palissades de chantier. « Vous parlez d'un voisinage ! », maugrée une riveraine. En juillet, cela fera trois ans que les habitants de la rue de Toulouse, à Aulnay, cohabitent avec le bâtiment inachevé de ce qui devait être une crèche multi-accueil de 40 berceaux.   Sur le papier, l'édifice avait de l'allure. Dans les faits, l'équipement ne verra jamais le jour, c'est désormais une certitude. La semaine dernière, le conseil municipal a acté le fait que ce chantier ne reprendra... que pour démolir l'existant. « Il y a lieu de détruire l'actuelle construction y compris les fondations », précise la délibération.

La ville voudrait vendre la parcelle

L'épilogue se profile donc, pour un projet qui avait tourné au fiasco. Les travaux, engagés en janvier 2011 sous l'ancienne municipalité socialiste, avaient été brutalement interrompus au bout de cinq mois : un voile de béton s'était abattu sur un ouvrier, alors que celui-ci travaillait à deux mètres de hauteur. L'homme a eu la jambe arrachée. La ville avait alors demandé l'arrêt complet du chantier : « J'avais un doute sur la stabilité de l'ouvrage », confie Miguel Hernandez, ex-maire-adjoint (PC) au bâtiment, aujourd'hui élu d'opposition. Le doute était fondé. L'expertise judiciaire, demandée par la commune, a conclu en novembre dernier à « des erreurs de conception et de réalisation », indique-t-on au cabinet du maire. Ce qui mettrait donc en cause l'architecte et l'entreprise de travaux. En revanche, la commune, maître d'ouvrage, avait rempli toutes ses obligations, assure Miguel Hernandez : « Il n'y a pas eu de négligence. Un surveillant de chantier se rendait régulièrement rue de Toulouse, et faisait ses remarques. »

« J'hérite d'une situation mal gérée depuis trois ans », râle le nouveau maire UMP Bruno Beschizza. Celui-ci ne veut pas lancer la démolition tout de suite. « La délibération me laisse deux ans pour agir. Je veux rencontrer les habitants, discuter de l'avenir du terrain », indique-t-il. Mais l'édile espère surtout qu'un opérateur, intéressé par la parcelle, accepte de prendre en charge la démolition. La ville économiserait ainsi environ 80 000 €. Elle en avait déboursé 700 000 € pour ce projet (sur un coût annoncé de 2,1 M€), une somme qu'elle récupérera probablement via les assurances. Le projet de crèche est-il enterré ? « On n'en a pas fait le deuil, assure Bruno Beschizza. Mais il n'est pas sûr que ce soit dans ce quartier que les besoins soient les plus importants. » L'élu rappelle qu'une autre structure, privée, existe à quelques rues de là, et dispose encore de berceaux disponibles.

La ville, située dans un département parmi les moins bien dotés de France, compte aujourd'hui 1 400 demandes, pour 800 places existantes.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #A vos quartiers !

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