Combien gagnent les maires du 93 ?

Publié le 20 Mai 2014

Combien gagnent vos maires ? Beaucoup trop, estiment certains, qui comparent à leur propre feuille de paie. Pas tant que ça, réagissent d'autres, si l'on prend en compte la responsabilité qui leur incombe, le nombre de salariés de la commune qu'ils dirigent (c'est une vraie PME) et les heures passées, soir et week-end compris, à s'occuper de la gestion municipale.  

D'autant que tous les élus ne sont pas logés à la même enseigne. Il y a ceux qui dirigent de grandes villes, ceux qui cumulent plusieurs mandats, ceux qui choisissent de poursuivre leur activité professionnelle ou de l'abandonner et ceux, enfin, qui gagnent moins que le salaire moyen en France (1 890 € nets). Après les élections de mars dernier, tous les conseils municipaux ont voté les indemnités réservées aux maires et aux adjoints, en respectant les montants maximums définis par la loi. Notre tableau montre ce que perçoivent les quarante édiles de la Seine-Saint-Denis. Les maires, riches ou pauvres ? Tour d'horizon des indemnités des quarante édiles de la Seine-Saint-Denis.

93-maire-1.pngPetite ville, petite indemnité. Ce n'est pas en dirigeant une petite ville que vous gagnerez beaucoup d'argent. Le montant de l'indemnité est lié au nombre d'habitants. A Coubron et Vaujours, Ludovic Toro (UDI) et Dominique Bailly (UDI) perçoivent respectivement 1 713 € nets et 1 662 € nets mensuels. Moins bien que le salaire moyen des Français ! A l'Ile-Saint-Denis, Michel Bourgain (EELV) touche 1 100 € nets, l'équivalent du smic. Mais ne vous apitoyez pas pour autant car la plupart des élus des villes peu peuplées conservent leur activité professionnelle (et donc leur salaire). C'est notamment le cas de Ludovic Toro, qui poursuit son activité de médecin, mais aussi du maire (SE) de Gournay, Eric Schlegel, qui, avec ses 1 609 € nets d'indemnités a décidé de rester proviseur de son lycée de Noisy-le-Grand. Idem pour Thierry Meignen, le maire (UMP) du  Blanc-Mesnil -- pourtant une ville de plus de 50 000 habitants -- qui garde son cabinet de conseils, même si celui-ci est pour le moment « mis en sommeil ». Au Raincy, Jean-Michel Genestier (DVD), conserve son poste de directeur général de SNCF-Géodis et a décidé de consacrer ses week-ends à la gestion municipale. Quant à Gérard Cosme (PS), le maire du Pré-Saint-Gervais, il poursuit son activité de maître-chocolatier, « une tradition familiale » mais précise ne toucher aucun revenu provenant de cette activité artisanale.

Grosse ville, grosse indemnité ? Et bien non, pas toujours ! La preuve, le maire le mieux payé du département -- si l'on ne prend en compte que son indemnité de maire -- n'est ni celui de Saint-Denis ni celui deMontreuil, les deux villes les plus peuplées de Seine-Saint-Denis. Didier Paillard (PC) et Patrice Bessac (FG) touchent en effet respectivement 3 800 € nets et 3 200 € nets par mois. On est loin du recordman Stéphane De Paoli, le maire UDI de Bobigny, qui s'est octroyé gracieusement le maximum possible pour une ville préfecture de moins de 50 000 habitants à savoir... 4 500 € nets par mois. « Le maire a abandonné son activité de conducteur de travaux », justifie-t-on en mairie. Une indemnité légèrement supérieure à celle de Bertrand Kern (PS) à Pantin avec 4 466 € nets.

93-maire-2.pngL'heure est aux économies. Globalement, depuis les élections de mars dernier, on se serre la ceinture. La preuve : plusieurs maires ne sont pas au plafond de l'enveloppe dédiée aux indemnités des élus de leur commune. Exemple aux  Lilas où Daniel Guiraud (PS) affirme n'être qu'à 70 % du plafond ou à Sevran où Stéphane Gatignon -- dont la rémunération a pourtant légèrement augmenté -- reste à 18 ou 19 % en dessous de ce à quoi il pourrait prétendre. Certains ont joué la carte du gel des indemnités, comme à Romainville, Gournay, Montfermeil, Les Lilas ou encoreCoubron où les maires perçoivent la même rémunération que lors de la précédente mandature.

D'autres, comme à Clichy-sous-Bois, Gagny, L'Ile-Saint-Denis, Pantinou encore Saint-Ouen, ont choisi de réduire leurs indemnités. William Delannoy, le maire (DVD) de Saint-Ouen a ainsi une indemnité 20 % inférieure à celle de la précédente mandature. Enfin, quelques maires jouent la carte de la juste répartition de l'enveloppe : ils préfèrent baisser leur indemnité pour augmenter celles de leurs adjoints. C'est par exemple le cas à Montreuil, où Patrice Bessac a demandé à ses adjoints d'abandonner leur activité professionnelle pour être 100 % opérationnels. Idem à Neuilly-sur-Marne où Jacques Mahéas (DVG), qui ne cumule ni emploi ni autres mandats, assure être « le maire le moins bien payé du département, parce que je redistribue la moitié de mon indemnité maximale aux conseillers municipaux ».

Et puis il y a ceux qui reversent à leur parti politique. Il n'y a guère d'exception : quand on est membre d'un parti politique et élu, on le finance en reversant une partie plus ou moins importante de ses indemnités. ABondy, par exemple, la maire Sylvine Thomassin reverse 750 EUR par mois au PS. Idem à Clichy-sous-Bois où le socialiste Olivier Klein donne 20 % de ses indemnités au parti, à Sevran où Stéphane Gatignon verse 960 € nets à EELV et à Montreuil où le maire donne 100 € au Front de gauche. On est loin des 2 000 € nets par mois reversés par Jean-Christophe Lagarde, le député-maire de Drancy, à l'UDI. A Stains, Azzedine Taïbi assure que c'est la moitié des indemnités de ses différents mandats qui vont dans la caisse du Parti communiste, soit plus de 3 000 €.

Cumuler, ça peut rapporter gros. Mais si le député-maire de Drancy reverse tant à son parti, c'est qu'il gagne plus que d'autres. La raison : il cumule un mandat local et un mandat parlementaire. Jean-Christophe Lagarde touche ainsi 7 500 € nets par mois, le maire de Tremblay-en-France François Asensi (app. PC) perçoit 7 200 € nets par mois, le sénateur-maire UDI du  Bourget, Vincent Capo-Canellas, 7 700 € nets tout comme celui des Pavillons-sous-Bois Philippe Dallier (UMP). La plupart sont écrêtés, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent gagner plus que le plafond officiel des 7 800 € nets par mois. Du coup, certaines de leurs indemnités sont rabotées. « Je suis maire pour rien, assure Jean-Christophe Lagarde. On ne cumule pas pour gagner de l'argent. Au contraire, avec l'écrêtement, on y perd. » Mais pas toujours besoin d'être parlementaire pour bien gagner sa vie. Certains élus 100 % locaux cumulent plusieurs mandats très rentables. Exemple avec le maire PC de Stains, Azzedine Taïbi, qui cumule les fonctions de maire, de vice-président du conseil général et de l'agglomération Plaine Commune.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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B
Il est vrai qu'à l'origine les indemnités octroyées aux élus étaient sensées compensées des pertes de revenus dues à l'activité de leur mandat.<br /> Alors il faudrait nous expliquer à quel titre un retraité ou un fonctionnaire touche cette indemnité alors que la plupart du temps, le montant de leurs revenus reste inchangé.<br /> La solution n'est pas la fin du cumul des mandats mais la fin du cumul des indemnités. Tout compte fait si un élu, altruiste par son état, veut mettre ses compétences gracieusement au service de la<br /> population, pourquoi pas.<br /> Ainsi, il faudrait nous expliquer en quoi le fait d'être conseiller communautaire en plus d'être maire justifie l'attribution d'une indemnité supplémentaire.<br /> Et dire que ces mêmes élus vanteront à des fins électoralistes les membres des associations locales qui eux sont pour la plupart bénévoles et oeuvrent autant sinon plus que certains de nos élus.
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C
Juste quelques remarques concernant droite/gauche confondus :<br /> La première:<br /> Comment être maire de ... et proviseur d'un lycée?<br /> Comment être maire de ... et médecin?<br /> Comment être maire de ... et maître chocolatier?<br /> Comment être maire de ... et directeur général SNCF... et s'occuper de la mairie les WE...?<br /> et j'en passe et des meilleurs<br /> Il ne peut qu'y avoir un manque quelque part, impossible autrement.<br /> La seconde:<br /> Bien sûr, des cumuls de mandat inacceptables:<br /> Le maire de ...: 4 rémunérations, total 7675€ mais soi disant 3000€ au PC, "le parti des ouvriers" , à la limite de l'écrêtement de 7800€, déjà beaucoup trop élevé ou...<br /> Le maire de ...: 2 rémunérations mais qui comptent et cela depuis 15 ans, 20 ans? 7678 € ou...<br /> le maire de ... : 2 rémunérations qui comptent aussi 7632€ ou...<br /> le maire de ... avec 3 rémunérations dont celle de maire réduite,oeuvre charitable pour la ville et pour cause, pour ne pas dépasser les 7800 € autorisés ou interdits? par la loi, 7785 €<br /> Mais si c'était possible, ces 7800€ seraient largement dépassés? 5 fois et 1/2 le SMIC...<br /> Même combat droite/gauche:recherche du pouvoir certes et du reste. Oui de quoi être révolté, personne n'oblige un citoyen à assumer un mandat électoral, s'il le fait, c'est en toute connaissance de<br /> cause et ce n'est pas l'argent qui doit en être le moteur...les candidats se bousculent pour se présenter aux élections(voir aussi européenne).<br /> Et le cumul, pas question de se tirer une balle dans le pied, ce sont bien les élus qui votent les lois.<br /> J'ai même entendu récemment aux dernières élections un candidat qui se représentait parce qu'il aimait sa ville et ses habitants, c'est déjà une belle satisfaction?<br /> A chacun de faire ses commentaires<br /> Par contre, j'ai lu et entendu, 5300€ pour l'indemnité seule de maire d'Aulnay, erreur ou pas?
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R
La fin du cumul des mandats, c'est plus tard...<br /> <br /> En octobre dernier, j'avais lu que le PS craignait la débâcle financière suite à une défaite aux Municipales, que le PS anticipait déjà : des élus PS en moins, et c'est autant d'argent qui n'est<br /> pas reversé dans les caisses du parti.<br /> <br /> D'où probablement tous ces cumulards (système que l'on retrouve dans d'autres partis).
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N
Par ces temps de crise il est bon que nos élites fassent des efforts.Dans ce cas de figure sont qui cumulent qui attirent l'attention.
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