Aulnay-sous-Bois Nord et Aulnay-sous-Bois Sud ne sont-elles plus une seule et même ville ?

Publié le 1 Mars 2013

La question pourrait presque surprendre à première vue : Aulnay Nord et Aulnay Sud ne sont-elles plus une seule et même ville ? C’est en tout cas l’étrange impression laissée par les échanges qui se sont tenus lors de l’ultime réunion des rendez-vous d’Aulnay le 22 février dernier  à la Maison de l’Environnement d’Aulnay-sous-Bois (voir la vidéo ci-dessous). Ainsi, un habitant du sud de la commune visiblement excédé de payer des impôts pour la rénovation en cours du secteur Mitry-Ambourget a interpellé Gérard Ségura en lui demandant s’il fallait foutre le feu à son quartier pour qu’il soit rénové ? Evoquant par ailleurs les gens qui se donnent un mal fou à retaper des petits pavillons y-compris les samedis et dimanches il a considéré que le sud de la commune était manifestement défavorisé à cause notamment de la part importante de logements sociaux à Aulnay-sous-Bois. Cette situation induirait, de son point de vue, qu’une partie des habitants paierait toute leur vie pour les autres.

Défendant farouchement ses orientations budgétaires en matière d’investissement dans la ville, le maire a expliqué que la part des logements sociaux diminuait en ce moment dans la commune. Elle se situe aujourd’hui aux alentours de 32 %. Evoquant ensuite le quartier Mitry-Ambourget, il a affirmé que ce secteur était en train de s’effondrer et que si cette chute se poursuivait socialement parlant, il y aurait des conséquences quel que soit l’endroit où l’on habite à Aulnay-sous-Bois. Ce serait, selon lui,  un vrai problème à tous les niveaux y compris sur les questions de sécurité. Ainsi, de son point de vue, il est de la responsabilité d’un édile et d’une équipe municipale de savoir à quel endroit il s’agit d’investir à travers nos impôts.

Enfonçant le clou Gérard Ségura a rappelé les émeutes de 2005 qui ont ravagé une partie de la commune. Il n’a pas l’intention de revoir des jours pareils et il lui faut donc prendre en compte cette réalité et intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Sinon, l’image de la ville risquerait d’être à nouveau défigurée ce qui affecterait l’ensemble des quartiers. C’est pourquoi, selon lui, on a tous intérêt à s’occuper de Mitry-Ambourget sinon on se prépare à des jours terribles, a fortiori dans une période de crise économique qui renforce le sentiment de ghettoïsation et exacerbe les tensions sociales. Pour étayer son propos, le maire a enfin rappelé l’exemple du Plan de Rénovation Urbaine et les 330 millions d’euros investis dans le quartier de la Rose des Vents. Grâce à ces fonds, c’est une partie de la ville qui reprend un peu de souffle et d’espoir en l’avenir.

Quoi qu’il en soit, cette conversation laisse un goût amer dans la mesure où la commune et ses habitants apparaissent très divisés à plusieurs égards.  Pour celles et ceux qui ont un peu de mémoire, Gérard Ségura en page 1 de son programme électoral de 2008 parlait d’un projet habité du souci de ne pas opposer les générations, les quartiers, les origines, mais de tout faire pour réunir la diversité des composantes de notre ville. Il semblerait aujourd’hui que dans les faits nous soyons encore très loin de cette réalité…

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Démocratie de proximité

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R
Selon le site du Sénat, en 2005, la part de logements sociaux à Aulnay était de 37.5 % (stats déjà surréalistes, mais encore moins astronomiques que les 63.90% de logements sociaux à Stains, par<br /> exemple !!).<br /> <br /> http://www.senat.fr/questions/base/2006/qSEQ060221487.html<br /> <br /> Comment Aulnay a-t-elle pu perdre autant de points de logements sociaux alors qu'actuellement sont engagés de nombreux projets immobiliers au centre-ville, projets censés favoriser la mixité<br /> sociale parce qu'il s'agirait de logements sociaux ?<br /> <br /> La mairie reconnaîtrait-elle implicitement que, si la proportion de logements sociaux est en baisse, c'est parce que celle du parc résidentiel augmente ?...
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W
En même temps, ce projet a été acté avec la précédente majorité, la région et l'état. Je pense que le raccourci vis à vis de la "démocratie participative" du maire actuel n'est pas nécessaire sur<br /> cet article même si d'autres faits montre qu'il n'est pas exempt de tous défauts, loin de là ! A force de taper sur lui, on a l'impression qu'on s'acharne pour un oui ou un non (ce qui démontre, in<br /> fact, une opposition avec les habitants), on ressent même de la pitié. Pour revenir au sujet, je pense, en effet, normal de réhabiliter ce quartier qui est vraiment un des exemples les plus<br /> frappants de ghettoïsation.
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