Aulnay-sous-Bois : condamné à 17 ans de prison pour avoir tué son amante de 33 coups de couteaux

Publié le 10 Septembre 2014

Mehdi-Aulnay.jpg« Personne n'a le droit de tuer. J'ai fait la pire erreur qu'il est possible de faire », murmure, en pleurs, au micro Mehdi Yahiaoui. Au terme de deux jours de procès, le président de la cour d'assises de Seine-Saint-Denis vient de lui donner la parole. Les traits tirés, le visage blême, le jeune homme, aujourd'hui âgé de 29 ans, se tourne vers la famille de la victime, Sylviane Savoyen, son ancienne amante, âgée de 53 ans au moment des faits. « Je m'en voudrais toujours et, si la famille me le permet, je lui présente une nouvelle fois mes excuses. J'ai dit la vérité. Je n'assume pas ce que j'ai fait car c'est dur à assumer mais j'assumerai les conséquences de mes actes. Peu importe l'âge auquel je sortirai, ce qui importe, c'est que justice soit rendue ».

Hier, la cour d'assises de Seine-Saint-Denis l'a condamné à une peine de 17 années de prison pour avoir, en avril 2012, tué de plus de trente coups de couteau son ancienne amante avec qui il entretenait depuis l'âge de ses 15 ans une relation malsaine. L'
avocat général avait requis à son encontre vingt ans de prison.

« Pendant ces deux jours, les propos des uns et des autres ont pu faire croire qu'il s'agissait du procès de deux accusés : celui de Mehdi mais aussi celui de Sylviane, décrite par ses proches comme antipathique, raciste, alcoolique, mythomane, assène l'avocat général, Damien Brunet, dans son réquisitoire. Sylviane avait, dit-il, un ascendant sur lui. Il était son joujou sexuel... Mais Sylviane était une personne vulnérable, en arrêt de travail, acculée par les dettes, alcoolique. Et Mehdi a commis l'irréversible. Il a usé de sa force physique et de la faiblesse de la victime ». S'adressant aux jurés, l'avocat général pointe du doigt « l'acharnement » de l'accusé : « Là où un seul coup de couteau suffisait à causer la mort, il y en a 33. Il dit qu'il ne souvient de rien. Mais, à chaque coup porté, il avait conscience de ce qu'il faisait ».

Assis dans le box des accusés, Mehdi Yahiaoui écoute en silence, prostré. Sa mère, décrite tout au long du procès comme une « mère courage », son père, le grand absent, qui frappait sa mère et qu'il a peu connu, ses deux sœurs, ses amis sont là, dans le public, aux premiers rangs, mais il semble seul, comme replié en lui-même.

Son avocate, Me Marianne Dewinne, prend alors la parole. « Mehdi Yahiaoui est coupable. Mehdi Yahiaoui a avoué. Mehdi Yahiaoui doit payer. Mehdi Yahiaoui va payer. Mehdi Yahiaoui veut payer. Il n'essaye pas d'éluder la vérité, il vous crache sa vérité. Et Mehdi Yahiaoui n'est pas un monstre quand bien même les faits qu'il a commis sont particulièrement graves ». Point par point, elle retourne les arguments de l'avocat général. « Ce n'est bien évidemment pas le procès de Sylviane. Mais, au travers de cette relation perverse et malsaine, Mehdi Yahiaoui a été déstructuré ». Les yeux rivés sur les jurés, elle n'élude aucun point : sa relation avec Sylviane, les 33 coups de couteau, le nettoyage de la scène de crime. « Comment un homme, qui à priori n'a rien d'un criminel, bascule vers quelque chose de surréaliste ?, questionne-t-elle. Pour moi, il y a deux moments de bascule. Le premier quand Sylviane refuse de lui parler de la mort de son ex-mari qu'il considérait comme son père. Il pense qu'elle l'a tué, comme elle en avait exprimé le souhait plusieurs fois. Le second, quand, après qu'elle le menacé avec un couteau, il lui assène un coup-de-poing. A partir de là, il panique. Il perd pied. Il est en pilotage automatique. Cela évidemment ne l'excuse pas, mais doit être pris en compte dans le choix de la peine ».

A l'énoncé du verdict, Mehdi Yahiaoui est resté digne. « Il accepte la sentence », indique son avocate.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #C'est dans le Journal

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