Aulnay-sous-Bois : après quatre mois de grève d’une partie des ouvriers de l’usine, reprise morose chez PSA

Publié le 22 Mai 2013

PSARECUP“L’idée d’une deuxième grève circule. Les gens ont en parlé entre eux ce matin ». Réaction épidermique ou véritable réflexion collective, difficile de le dire. Hier était jour de reprise après plus de quatre mois de conflit au sein de l’usine PSA, à Aulnay, condamnée à fermer en 2014. Une fois franchis les tourniquets réservés au personnel, la plupart des ouvriers filent sous la pluie, muets comme des carpes. Les non-grévistes étaient hier incrédules après l’annonce vendredi d’un accord et de l’attribution d’un « forfait compensatoire » de 19 700 euros aux grévistes prêts à quitter le groupe avant le 31 mai.

« C’est injuste. C’est de la discrimination, estime un père de deux enfants qui travaille depuis onze ans sur le site et vit dans le Val d’Oise. Je n’ai pas fait grève parce que je ne pouvais pas me le permettre. » Son collègue qui a au contraire suivi le mouvement l’écoute en silence. Il n’en pense pas moins. C’est la première fois qu’ils en parlent tous les deux. Et encore à demi-mot. « J’aurais aimé continuer le conflit » indique le second ouvrier qui habite à la Plaine-Saint-Denis.

Une manif dans les ateliers

Hier matin, à 7 heures, la CGT a réuni une assemblée générale, sur la « place de la grève », au cœur de l’entrepôt de la chaîne de montage. Une manif s’est ensuite déroulée dans les ateliers. « Ils se sont fait entendre en jetant des pétards » commente un salarié de 46 ans, dont vingt-quatre ans d’ancienneté. « Je gagne 1 750 euros, j’ai trois enfants et des crédits et je n’ai cessé le travail qu’une semaine. Je suis très déçu par la tournure des choses. » L’homme, qui vit dans le Val-de-Marne, a par ailleurs décliné un transfert à l’usine de Poissy, trop loin de chez lui.

« C’est bien fait pour eux. Ils n’avaient qu’à faire grève », rétorque durement un autre salarié, en ajoutant quelques jurons bien sentis. Un second résume la pensée de ses collègues : « Les grévistes se sont battus. Il y a quatre mois, ils se sont engagés pour tout le monde. Les 20 000 euros, c’est une compensation pour le litige que nous avions avec la direction ». Hier, la CGT, la CFDT et la direction PSA se sont retrouvées à la Direction du travail, à Bobigny, pour la présentation du protocole de fin de grève. «Nous restons mobilisés », commente sobrement Jean-Pierre Mercier, leader de la CGT à Aulnay.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Emploi

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