A Pantin, l’hommage à Clarissa Jean-Philippe policière municipale assassinée à Montrouge par Amedy Coulibaly

Publié le 13 Janvier 2015

police.JPGLe silence était déjà installé et l'atmosphère pesante, hier après-midi, quand les quinze jeunes policiers municipaux sont entrés en file indienne dans la salle de réception du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) à Pantin. Ils auraient dû être seize et ce jour aurait dû être heureux. Mais leur camarade de promotion, Clarissa Jean-Philippe, a été tuée jeudi à Montrouge (Hauts-de-Seine) par des tirs d'arme automatique alors qu'elle intervenait sur un simple accident de circulation. Un assassinat revendiqué par Amedy Coulibaly, le terroriste tué vendredi par la police à l'issue de la prise d'otages meurtrière dans un hypermarché casher de la porte de Vincennes, à Paris (XX e).

Clarissa Jean-Philippe devait recevoir, hier, avec ses quinze collègues, son attestation de formation. La cérémonie prévue de longue date s'est transformée en hommage à la fonctionnaire de 26 ans, originaire de Martinique. Dans ce même lieu, Clarissa a suivi six mois de formation pour devenir policière municipale. En novembre, elle est entrée en fonctions à Montrouge. Pas encore diplômée, Clarissa était stagiaire mais exerçait pleinement son nouveau métier.

« Sa formation à peine terminée, Clarissa voulait déjà aller sur le terrain, témoigne Sylvia Vandini, qui supervise la formation des futurs policiers municipaux au CNFPT. C'était une vraie vocation, d'autant plus que rien ne la menait naturellement à vouloir faire ce métier. Elle est arrivée avec une formation en secrétariat. » Visages fermés, comme figés par l'émotion, plusieurs camarades ont tenu à lire quelques mots à la centaine de policiers présents, à témoigner des « moments de joie » vécus avec « l'une des plus jeunes » de leur promo, puis de conclure sobrement : « Tu nous manques, on t'aime. »

Ils trouvent les mots pour décrire leur « amie », leur « sœur ». Deux d'entre eux, William Paduch et Adrien Tissier, racontent : « Elle était très réservée, très discrète, mais très bien intégrée dans le groupe. Ces six mois de formation étaient inoubliables. » Sylvia Vandini poursuit : « Elle était belle, grande. Malgré sa discrétion, elle avait une présence forte. Ce n'était pas elle qui prenait la parole en groupe mais elle a aidé plusieurs apprentis qui avaient plus de difficultés qu'elle. » De ces mois de formation, il reste la « camaraderie » et l'amour du métier, célébré par les officiels présents, dont le préfet de la Seine-Saint-Denis, Philippe Galli.

Mais, de ces derniers jours, est née une « colère » et le sentiment, chez certains, que « ça aurait pu être évité ». Si ces jeunes policiers municipaux se disent « conscients du danger » et de l'impossibilité « d'éviter le pire », la question des « moyens de protection » est plusieurs fois posée, au sortir même de la salle de réception : « Ni elle ni son collègue (NDLR : un agent de voirie blessé) n'étaient armés. »

Source : Le Parisien

 

 

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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