Deuils impossibles et vie sans wi-fi un habitant raconte son confinement à Aulnay-sous-Bois

Publié le 31 Mars 2020

Déjà deux semaines de confinement au 5e étage de mon bâtiment de la cité des Étangs, à Aulnay-sous-Bois. Je ne prends plus l'ascenseur, des microbes peuvent y être confinés. Les escaliers me fournissent l'exercice qui manque en cette période de repli sur soi sanitaire. Je m'habille tous les matins comme si j'allais au travail : ça me permet de m'y mettre. D'ailleurs, mon lit est trop près de mon bureau, il ne respecte pas la distance de sécurité nécessaire pour une bonne concentration.

Le reste du temps, je joue un peu en ligne, sur le téléphone ou l'ordinateur fixe que je n'utilisais plus. Je redécouvre aussi les repas en famille, avec mon père et ma mère, confinés avec moi. Mon abonnement Netflix se rappelle à mon bon souvenir et je continue à échanger sur What's App avec les « Confiné.e.s », un groupe d'échange créé pour l'occasion avec d'ex-camarades de promo.

Ce pourrait être le simple et néanmoins véridique résumé de ma semaine.

« Non, je n'ai pas assisté à des altercations entre la police et des jeunes »

Mais celle-ci a débuté avec la publication de mon journal de confiné sur leparisien.fr. Dans la foulée, une grande station de radio publique me contacte pour une émission où l'on répond à des appels d'auditeurs. A l'autre bout du fil, mon interlocutrice veut savoir si j'ai assisté à des altercations entre forces de l'ordre et jeunes. Non. Je m'excuse presque. Je n'ai vu qu'un hélicoptère et on m'a rapporté le passage de drones. Une fois, j'ai aperçu une voiture de police stationnée en bas. Mais pas d'altercation. Mon quotidien est tout autre.

La dame de la cité décédée a été enterrée en début de semaine. Seule une dizaine de personnes ont pu assister aux funérailles. Sans rituels religieux. De quoi souligner le caractère exceptionnel de la situation.

Un ami me dit avoir perdu une tante et pour lui, les mêmes questions se posent : la contrainte de l'enterrement en France, alors que la défunte ou sa famille aurait peut-être souhaité que son corps soit rapatrié dans son pays d'origine ; l'impossibilité, aussi, de soutenir, au sens propre, les proches endeuillés. Les condoléances seront téléphoniques. Le deuil est une épreuve en temps normal, le Covid-19 la rend quasiment insurmontable.

Ma sœur, infirmière à l'hôpital Bichat, m'informe que son service de cardiologie va recevoir des infectés du Covid-19. Alors, elle ne rendra plus visite à mes parents, qui vivent avec moi, de peur de les contaminer. Je lui souhaite du courage.

Article complet du journal Le Parisien à lire en cliquant : ici

Source article et photo : journal Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #A vos quartiers !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article