Faut-il revenir au vote électronique à Aulnay-sous-Bois ?
Publié le 11 Décembre 2015
Le centre administratif avait des allures de fourmilière le dimanche 6 décembre. Une agitation fiévreuse doublée d’une fatigue palpable hantait le lieu dans l’attente interminable des résultats du premier tour des élections régionales 2015 à Aulnay-sous-Bois.
Bien que chacun de nous soit sans doute attaché aux valeurs de nos sociétés démocratiques, il n’en demeure pas moins que le processus électoral actuellement en place est d’une lourdeur administrative totalement en décalage avec la modernité du monde qui nous entoure.
Outre l’installation matérielle des 51 points de vote, les tonnes de papier imprimé, l’angoisse de l’assesseur titulaire défaillant à la dernière minute empêchant l’ouverture du bureau à 8h00 précises, les près de 14 heures enfermés dans une pièce (claustrophobes s’abstenir !), le dépouillement manuel final, effectué le plus souvent par des scrutateurs inexpérimentés générant des erreurs et des recomptages incessants, parait totalement anachronique à l’heure du numérique.
Et ne parlons pas des procès-verbaux à rallonge remplis à la main à coups de ratures avant la centralisation des résultats dont la durée permettrait presque d’écouter l’intégralité des 106 symphonies du compositeur autrichien Franz Joseph Haydn ! Toute cette débauche de moyens et d’énergie pour un malheureux taux de participation qui plafonne à 35% dans notre bonne ville !
Mais ne songeons même pas à effleurer l’idée de faire bouger le système ! Après tout la France va si bien drapée dans ses conservatismes ! Un taux de chômage au plus haut depuis près de vingt ans, un déficit commercial persistant (36,6 milliards d’euros sur dix mois en octobre), une pression fiscale croissante sur les ménages notre pays restant un champion des prélèvements obligatoires, une production manufacturière en recul et une consommation des ménages en baisse en octobre, des collectives locales au bord de la faillite budgétaire, le premier ministre socialiste de la sixième puissance du monde contraint d’appeler à voter Philippe Richert, Xavier Bertrand et Christian Estrosi en plein journal télévisé pour un simple scrutin régional !
Et ne parlons pas des discriminations sociétales endémiques qui persistent en fonction de l’origine sociale, du diplôme, des réseaux de connaissance, de l’adresse, de la couleur de peau, du sexe ou de l’orientation sexuelle. Ne manquerait plus qu’un climat anxiogène où le simple fait d’aller boire un verre en terrasse, assister à un concert ou un match de football, soit synonyme de risque mortel, pour couronner le tout !
Mais oublions tout cela et revenons à notre sujet. Pendant ce temps-là, donc, dans la ville voisine de Rosny-sous-Bois qui utilise des machines, les résultats du premier tour des élections régionales étaient déjà connus dès 20h45 ! De là à penser qu’il faut revenir au vote électronique à Aulnay-sous-Bois…